Pétrole : réunion producteurs-consommateurs le 22 juin en Arabie saoudite

 
 
[10/06/2008 19:45:41] PARIS (AFP)

photo_1213125128674-1-1.jpg
à Algeciras en Espagne, le 10 juin 2008 (Photo : Jose Luis Roca)

La conférence entre pays producteurs et consommateurs de pétrole proposée par l’Arabie saoudite pour examiner les causes de l’envolée des cours se tiendra le 22 juin à Djeddah, en Arabie, a annoncé mardi à l’AFP le secrétaire général de l’OPEP, Abdallah el-Badri.

“Elle se tiendra le 22 juin à Djeddah” a indiqué M. el-Badri, joint par téléphone.

Les Etats-Unis devraient participer à cette conférence, a indiqué la Maison Blanche mardi.

Le secrétaire général de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole a précisé que les pays producteurs et consommateurs y seraient conviés. Les pays européens seront invités individuellement et ne seront pas seulement représentés par les représentants de la Commission européenne.

L’Agence internationale de l’énergie (AIE), qui représente les intérêts énergétiques des pays industrialisés, y assistera.

“Les présidents d’institutions financières comme Morgan Stanley ou Goldman Sachs” seront également invités, a précisé M. el-Badri.

Cette conférence a été initiée par l’Arabie saoudite dans un contexte de très forte envolée des prix du brut: le baril a pris près de 40 dollars depuis le début de l’année, frôlant 140 dollars vendredi à l’issue d’une hausse de 16 dollars en deux séances seulement, un record historique.

Lundi, le Conseil des ministres de l’Arabie saoudite, chef de file de l’Opep, a chargé le ministre du Pétrole, Ali Al-Nouaïmi, de convoquer une réunion des pays producteurs et consommateurs et des firmes pétrolières pour “examiner la flambée des prix, ses causes et la manière d’y faire face avec objectivité”.

Mardi, le patron du géant gazier russe Gazprom a pronostiqué un niveau de 250 dollars pour le baril à longue échéance et l’inquiétude grandit dans les pays industrialisés, notamment en Europe, où les mouvements de protestation des professions les plus touchées se multiplient.

La flambée du pétrole sera au centre de la réunion des ministres des Finances du G8 (les huit pays les plus industrialisés) qui se tient les 13 et 14 juin à Osaka, au Japon.

Plusieurs pays consommateurs ont déjà salué l’initiative saoudienne, dont les Etats-Unis, qui ne cessent de demander à Ryad et aux autres membres de l’Opep d’augmenter leur production, le Royaume-Uni et la France.

“Je pense qu’il s’agit d’une idée intéressante du roi (Abdallah) d’Arabie saoudite”, a déclaré mardi le président américain George W. Bush à l’issue d’un sommet en Slovénie entre son pays et l’Union européenne.

Deux membres de l’Opep, le Koweït et l’Iran, se sont dits favorables à une telle réunion mais Téhéran a en même temps appelé à la fin des pressions et des menaces de sanction contre les producteurs.

L’Algérie n’est “pas opposée” à une concertation entre producteurs et consommateurs de pétrole, a déclaré quant à lui Chakib Khelil, ministre algérien de l’Energie et président en exercice de l’Opep.

L’Arabie, premier producteur de pétrole brut au coude à coude avec la Russie, se dit prête à pomper plus si le marché en a besoin, mais répète à l’envi, comme ses partenaires de l’Opep, que le marché n’a pas besoin de plus de pétrole à l’heure actuelle.

D’autant que l’Opep a accru sa production de près de 500.000 barils par jour le mois dernier, pompant au total 32,3 millions de barils par jour, au-delà de ses quotas officiels.

L’Opep estime que le prix actuel du baril n’est pas lié à un manque d’approvisionnement du marché mais aux tensions géopolitiques et à la spéculation.

De son côté, l’AIE s’inquiète de la chute quasi continue des stocks de pétrole mondiaux avec un risque de pénurie d’ici la fin de l’année, et à plus long terme, d’un manque d’investissements des pays producteurs qui laisse planer le doute sur leur capacité future à répondre à une demande mondiale en hausse.

 10/06/2008 19:45:41 – Â© 2008 AFP