[12/06/2008 07:45:41] LONDRES (AFP) Le président tchèque Vaclav Klaus se livre à une attaque en règle contre l’euro dans une tribune publiée jeudi par le Financial Times, soulignant les différences au sein de la zone euro et doutant que la monnaie commune puisse protéger l’Europe des conséquences à venir de la mondialisation. Soulignant que les croissances économiques tournent au ralenti et que les taux d’inflation varient selon les pays qui ont adopté la monnaie commune, M. Klaus estime qu’il ne faut pas célébrer la zone euro. “En 1998, la zone euro était d’abord un projet politique et on pensait généralement que ses fondements économiques seraient créés dans une phase ultérieure. Une entité économique devait être créée, cimentée par une monnaie commune. Ces espoirs n’ont pas été atteints jusqu’ici”, écrit M. Klaus. Le président tchèque explique que la croissance dans la zone euro est plus faible que dans le reste de l’Union européenne et aux Etats-Unis et que la productivité a baissé de moitié par rapport aux 20 ans qui ont précédé sa création. Sur les grandes différences des taux d’inflation, il fait remarquer que “un pays avec une inflation au-dessus de la moyenne dans une zone à taux de change unique perd graduellement sa force compétitive et vice-versa”. “L’Allemagne par exemple a été poussée dans une situation déflationniste, qui a eu un effet négatif sur sa croissance.” Selon lui “avec l’élargissement de la zone euro, les différences d’inflation peuvent devenir plus grandes”. Il cite l’exemple de la Slovénie qui était à 1,6% d’inflation à son entrée en janvier 2007 et à 6,9% en mars 2008, taux le plus élevé de la zone. Pour M. Klaus, “nombre de problèmes de la zone euro sont causés par l’introduction d’une monnaie commune dans un groupe de pays disparates, dont chacun a besoin d’un taux d’intérêt et de change différent”. Il prédit que l’Europe pourrait avoir à faire face à “une crise sérieuse” face à la concurrence chinoise et indienne et à la montée des prix des matières premières et que dans ce cas une monnaie commune ne sera pas d’une grande utilité. “Dans la pratique l’euro a montré que forcer une Europe économiquement disparate dans une entité politique homogène au travers d’une décision politique est de l’ingénierie politique “par excellence” et a été loin de bénéficier à tous les pays”, conclut le dirigeant tchèque. Le gouvernement tchèque a évoqué par le passé la date de 2012 sans vouloir fixer de date officielle pour le passage à l’euro. |
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