[13/06/2008 16:44:14] WASHINGTON (AFP) Poussée par la flambée des prix énergétiques, l’inflation a connu sa plus forte hausse depuis six mois, en mai, aux Etats-Unis, une tendance qui devrait s’aggraver, selon les analystes. Les prix à la consommation ont accéléré sur la période, progressant de 0,6% par rapport à avril, tandis que l’indice de base (hors alimentation et énergie) augmentait modestement de 0,2%, a indiqué vendredi le département américain du Travail. “Ce n’est pas une bonne nouvelle mais ce n’est pas une surprise”, a résumé Stephen Gallagher, économiste de la société générale. “La hausse de l’indice général, au-dessus des attentes, est entièrement due aux prix énergétiques, pour lesquels on attendait une hausse conséquente, qui va se poursuivre en juin”, a-t-il ajouté. “Il devient de plus en plus clair que les remous vont se poursuivre obstinément, obligeant de plus en plus d’entreprises a jeter l’éponge et augmenter leurs prix dans les prochains mois”, a également jugé Kenneth Beauchemin, de Global Insight. Ce sont les plus fortes variations observées depuis novembre pour l’indice général, et mars pour l’indice de base. Elles sont supérieures aux attentes du marché, qui tablaient sur +0,5% pour l’indice général et +0,2% pour l’indice de base. En avril, les prix à la consommation avaient augmenté de 0,2% et l’indice de base de 0,1%. Ce rapport était très attendu alors que la banque centrale, qui réunit les 24 et 25 juin son comité de politique monétaire, s’inquiète de plus en plus des risques de dérapage de l’inflation. Sur un an, les prix à la consommation ont augmenté de 4,2% en mai et l’indice de base de 2,3%. L’accélération enregistrée en mai s’explique surtout par l’envolée des prix de l’énergie, qui ont bondi de 4,4%, après être demeurés stable au cours du mois précédent. Le prix du fuel a en particulier progressé de 10,4%, celui du gaz naturel a gagné 5,6% et celui de l’essence a pris 5,7%. Les prix de l’alimentation ont enregistré une hausse modeste (+0,3%), et dans les autres secteurs l’évolution a été variable, sauf pour les activités fortement dépendante des matières premières énergétiques. C’est en particulier le cas des transports en hausse de +2,0%, et en surtout des billets d’avions, qui ont bondi de 3,2%, sous la poussée du brut, et enregistré leur plus forte progression depuis janvier 2002, la période consécutive aux attentats du 11-Septembre, très dure pour le secteur aérien. Côté salaire en revanche, la baisse se poursuit. Le ministère a indiqué que les salaires horaires hebdomadaires avaient baissé de 0,4% en mai, pour le deuxième mois consécutif, après une diminution de 0,4% en avril. Hausse des prix, baisse des salaires: cet environnement n’est pas de bonne augure pour la consommation, comme en témoigne la “chute libre” de l’indice de confiance des consommateurs. Cet indicateur, mesuré par l’Université du Michigan, a baissé à 56,7 points en juin après 59,8 points en mai, selon les chiffres préliminaires publiés vendredi. “L’indice a été en chute libre depuis septembre 2007, et est désormais à son plus bas niveau depuis mai 1980”, a expliqué Brian Bethune de Global Insight. Les analystes tablaient sur un indice à 59,8 points. |
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