Les ministres des Finances du G8 réunis pour un diagnostic de la crise mondiale

 
 
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éunion du G8 finances, le 14 juin 2008 à Osaka, au Japon (Photo : Toshifumi Kitamura)

[14/06/2008 05:49:06] OSAKA (AFP) Les ministres des Finances du G8 ont dressé samedi un diagnostic de la crise économique mondiale et réclamé une hausse de la production de pétrole, selon le communiqué final de leur réunion d’Osaka (Japon) cité par une source du G8.

“Nous exhortons tous les pays producteurs à augmenter leur production et à investir pour accroître les capacités de raffinage”, affirme ce communiqué.

“Nous appelons également le FMI et l’AIE (Agence internationale de l’énergie, ndlr) à travailler avec les autorités nationales compétentes pour mener une analyse complémentaire des facteurs réels et financiers derrière le bond récent des prix du pétrole et leur volatilité, et des effets sur l’économie mondiale”, poursuit le texte.

Les ministres du G8 (Etats-Unis, Japon, Allemagne, Grande-Bretagne, France, Italie, Canada, Russie) ont demandé au FMI de leur fournir un rapport à ce sujet lors de sa prochaine assemblée générale, en décembre.

Ils ont estimé que “le marché du pétrole peut être rendu plus efficace par une plus grande transparence et fiabilité des informations de marché, notamment les stocks (…), et la taille des flux financiers qui font leur entrée sur le marché”, dans une allusion à la spéculation accusée par les pays producteurs et certains membres du G8 d’être la principale cause de la hausse des cours.

Le secrétaire américain au Trésor, Henry Paulson, a pour sa part affirmé samedi que c’est une “erreur” de considérer la spéculation comme la principale cause de l’envolée des cours du pétrole et que le phénomène est dû à un problème “d’offre et de demande”.

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étaire au Trésor américain Henry Paulson (d) au G8 Finances le 13 juin 2008 à Osaka (Japon) (Photo : Yoshikazu Tsuno)

“Toutes les preuves désignent l’offre et la demande”, a déclaré M. Paulson au cours d’une conférence de presse, au terme d’une réunion des ministres des Finances des pays du G8.

“Il n’y a pas eu d’augmentation des capacités de production au cours des dix dernières années”, a-t-il souligné, en estimant que “nous aurions besoin de nouveaux investissements significatifs dans les carburants fossiles, mais aussi dans les sources d’énergie alternatives”.

“Nous commettrions une erreur si nous nous détournions du problème principal, et pensions qu’il existe des solutions rapides”, a-t-il averti en faisant référence à la spéculation, considérée par les pays producteurs de pétrole comme la principale cause de la hausse du baril.

Les ministres des Finances du G8 ont par ailleurs averti que le pétrole cher menace la stabilité de l’économie mondiale, et que les marchés financiers ne sont pas encore guéris de la crise de ces derniers mois même si des progrès ont été accomplis.

“Les prix élevés des matières premières, en particulier le pétrole et les aliments, constituent un sérieux défi pour la stabilité de la croissance mondiale”, ont estimé les ministres dans un communiqué.

Ils ont appelé à “réduire les subventions” pratiquées par certains pays, notamment en Asie, sur les prix des carburants, tout en souhaitant que des mesures ciblées soient adoptées pour permettre aux plus pauvres de faire face à l’envolée des cours du pétrole ces derniers mois.

Le G8 a également estimé que la situation sur les marchés financiers “s’est quelque peu améliorée ces derniers mois”, notamment grâce aux efforts de transparence des banques pour dévoiler leurs pertes liées aux crédits immobiliers à risque américains “subprime”, mais que “des pressions demeurent”.

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étrole en Californie, en janvier 2008 (Photo : David McNew)

Les ministres des Finances ont par ailleurs reconnu “les bienfaits” des fonds d’investissement souverains, tout en appellant ces derniers à se montrer transparents.

“Nous reconnaissons les bienfaits de l’investissement commercial réalisé par des investisseurs contrôlés par le gouvernement, comme les fonds souverains”, ont indiqué les ministres dans le communiqué final de leur réunion d’Osaka, dans l’ouest du Japon.

Le G8 a appelé ces fonds à “adopter des standards élevés en matière de gouvernance, de gestion des risques et de transparence”.

 14/06/2008 05:49:06 – Â© 2008 AFP