Les financiers du G8 demandent au FMI d’éclaircir le mystère du pétrole cher

 
 
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éunion du G8 finances, le 14 juin 2008 à Osaka, au Japon (Photo : Toshifumi Kitamura)

[14/06/2008 07:36:26] OSAKA (AFP) Les pays industrialisés du G8 ont confié samedi au Fonds monétaire international (FMI) le soin d’enquêter sur les causes de la flambée des prix du pétrole, un problème qui menace l’économie mondiale mais dont le diagnostic est controversé et les remèdes incertains.

Réunis depuis vendredi à Osaka, dans l’ouest du Japon, les ministres des Finances du G8 (Etats-Unis, Japon, Allemagne, Grande-Bretagne, France, Italie, Canada, Russie) ont averti dans leur communiqué final que le pétrole cher constituait “une sérieuse menace pour la stabilité de la croissance mondiale”.

Le prix du pétrole a explosé la semaine dernière, frisant les 140 dollars le baril avant de se replier légèrement. Cette envolée compromet la convalescence de l’économie mondiale après la grave crise financière de l’été dernier.

Les ministres du G8 ont demandé au FMI et à l’Agence internationale de l’énergie (AIE) d’analyser les “facteurs réels et financiers derrière le bond récent des prix du pétrole et leur volatilité”. Le FMI leur remettra un rapport en octobre lors de sa prochaine assemblée générale.

Les pays du G8, dont les diagnostics sur la hausse des prix du pétrole diffèrent, espèrent que le FMI tranchera entre ceux qui soupçonnent les spéculateurs d’être largement responsables de la situation, et ceux qui accusent exclusivement l’insuffisance de la production de brut.

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étaire au Trésor américain Henry Paulson (d) au G8 Finances le 13 juin 2008 à Osaka (Japon) (Photo : Yoshikazu Tsuno)

“Ce n’est pas clair du tout. Nous avons besoin d’une étude pour répondre à cette question”, a expliqué le directeur général du FMI, Dominique Strauss-Kahn, qui a accepté de mener cette enquête.

“Beaucoup d’opinions ont été exprimées. Mais le sentiment partagé est que personne ne connaît réellement la vérité”, a résumé à l’issue de la réunion le ministre japonais des Finances, Fukushiro Nukaga.

En attendant le verdict du FMI, le communiqué final du “G8 Finances” évite de prendre parti. Le marché du pétrole se porterait mieux s’il existait “une plus grande transparence et fiabilité des informations de marché, notamment les stocks (…), et la taille des flux financiers qui font leur entrée sur le marché”, indique le texte pour satisfaire les tenants de la théorie de la spéculation, parmi lesquels figurent l’Italie, l’Allemagne et la France.

“Nous exhortons tous les pays producteurs à augmenter leur production et à investir pour accroître les capacités de raffinage”, poursuit ce communiqué pour faire plaisir aux apôtres de la thèse de l’offre insuffisante, à savoir les Américains et les Britanniques.

Le secrétaire américain au Trésor, Henry Paulson, a répété samedi que “toutes les preuves pointent vers l’offre et la demande”, et que blâmer exclusivement les spéculateurs est “dangereux”.

“Nous commettrions une erreur si nous nous détournions du problème principal, et pensions qu’il existe des solutions rapides” face au problème de la spéculation, a-t-il insisté.

L’Italie a proposé aux autres pays du G8 d’élever nettement les dépôts obligatoires pour les investissements sur les marchés à terme pétroliers, mais cette suggestion a été accueillie avec prudence.

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çaise de l’Economie, Christine Lagarde, le 14 juin 2008 à Osaka, au japon, à l’occasion du G8 Finances (Photo : Toshifumi Kitamura)

La ministre française de l’Economie, Christine Lagarde, qui a lancé l’idée d’une enquête du FMI et a insisté pour que le pétrole soit un des sujets majeurs de la réunion d’Osaka, a estimé qu’il existe “un lien entre les marchés financiers et le prix à la pompe payé par chacun de nos citoyens”.

“Si par le biais d’une meilleure information (…) on identifie des comportements spéculatifs” ou de manipulation des cours pétroliers, “cela nous permettra d’agir de façon plus efficace”, a-t-elle noté.

 14/06/2008 07:36:26 – Â© 2008 AFP