Lagarde veut améliorer l’information boursière, réguler les agences de notation

 
 
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çaise de l’Economie, Christine Lagarde, le 14 juin 2008 à Osaka, au japon, à l’occasion du G8 Finances (Photo : Toshifumi Kitamura)

[14/06/2008 07:53:09] OSAKA (AFP) La ministre française de l’Economie Christine Lagarde va demander dès le début de la présidence française de l’Union européenne que celle-ci régule rapidement l’activité des agences de notation et qu’elle publie des stocks pétroliers hebdomadaires.

“J’ai proposé que nous publiions des stocks européens sur une base hebdomadaire”, a dit la ministre samedi au cours d’une conférence de presse à l’issue du G8 Finances d’Osaka (Japon).

“J’ai l’intention dès la première réunion d’Ecofin (ministres des Finances de la zone euro) sous présidence française (…) que nous prenions des mesures pour passer à l’acte”, a ajouté Mme Lagarde.

La France présidera l’UE au second semestre 2008.

Dès cette même réunion, elle souhaite aussi demander à ses homologues européens de “faire avancer le sujet” des agences de notation, “pour que nous reprenions en compte certaines recommandations de l’Iosco (International Organization of Securities Commission, l’organisation internationale des Commissions de valeurs, ndlr) et que nous leur donnions valeur prescriptive sur le plan européen”, a-t-elle précisé.

Tandis que le G8 Finances d’Osaka s’est focalisé en grande partie sur l’envolée des cours pétroliers, Mme Lagarde a jugé qu’il y avait “un lien entre les marchés financiers et le prix à la pompe payé par chacun de nos citoyens” et qu’il appartient au G8 d'”établir la réalité de ces liens, de faire la transparence sur les mécanismes de formation de prix” de l’or noir.

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ège de l’Autorité des marchés financiers le 1er avril 2008 à Paris (Photo : Eric Piermont)

“Si par le biais d’une meilleure information (…) on identifie des comportements spéculatifs” ou de manipulation des cours pétroliers, “cela nous permettra d’agir de façon plus efficace”, a-t-elle noté.

Par ailleurs, la France a demandé que le fonds pour l’investissement dans les technologies aidant à limiter l’impact du changement climatique, une initiative des Etats-Unis soutenue par le Japon et la Grande-Bretagne, “ne fragilise pas le travail des Nations unies” en ce sens, et le processus de négociation post-Kyoto.

A propos de la suggestion du ministre italien des Finances Giulio Tremonti, qui a proposé au G8 Finances d’élever nettement les dépôts obligatoires pour les investissements sur les marchés à terme pétroliers, la ministre a répété que la France était “ouverte à cette suggestion” mais souhaitait une “évaluation préalable de l’impact d’une telle mesure”, afin d’être sûrs qu’elle n’a “pas l’effet contraire” à ce qui est souhaité.

“C’est un marché dominé par les Etats-Unis et le Royaume-Uni. Nous avons besoin d’un consensus avant d’établir de telles mesures, et tout le monde n’est pas d’accord. Certains pays pensent (que la hausse des prix pétroliers) est seulement due au jeu de l’offre et de la demande”, principalement les Américains, tandis qu’Italiens, Français et Allemands pensent que des facteurs financiers sont également en cause, a commenté Mme Lagarde.

Enfin, si le G8 Finances ne s’est pas exprimé officiellement sur l’évolution du marché des changes, et notamment sur la faiblesse persistante du dollar, Mme Lagarde s’est déclarée “assez contente d’entendre (le secrétaire américain au Trésor) M. (Henry) Paulson dire avec clarté à quelle point la politique du dollar fort est indispensable, notamment dans un contexte d’inflation” élevée.

 14/06/2008 07:53:09 – Â© 2008 AFP