BTP : Une réflexion s’impose


Par Maryam OMAR

Pourquoi, alors que 80% des ménages tunisiens possèdent leurs logements, la
hausse des prix dans le secteur du bâtiment se poursuit-elle au taux très
fort de 8% par an ?

 

Le premier accusé est évidemment l’augmentation des
coûts des matériaux de
constructions. De fait, ceux-ci suivent la tendance internationale dans tous
les domaines. Les hydrocarbures, les céréales, le soja, l’acier… s’envolent
vers des sphères que l’on ne soupçonnait pas même dans nos rêves les plus
fous il y a seulement quelques années.

 

Le second accusé est la rareté de la main d’œuvre, et c’est un peu normal
car le pourcentage des Tunisiens qui deviennent de plus en plus éduqués ne
cesse de monter au cours des années et peu de nos concitoyens se voient
encore faire des travaux de bâtiment, singulièrement les domaines non
spécialisés.

 

En filigrane, une question se pose : Allons-nous finir par importer de la
main-d’œuvre alors que nous sommes face à de grands projets très demandeurs
dans toutes les spécialités et même cette non spécialité que l’on appelle
‘’manœuvre’’.

 

Troisième accusé, l’arrivée d’acheteurs étrangers riches dont la demande
pèse sur le marché. Et, de toute évidence, cette tendance n’est pas prête de
se résorber. Certes, nous avons ces grands projets qui vont mettre plus de
10 mille logements sur le marché d’ici 2016 mais n’oublions surtout pas que
200 mille logements seraient actuellement inoccupés. Cela compense.

 

Et en un mot, nous avons besoin en urgence d’une réflexion nationale sur le
secteur du bâtiment su nous ne souhaitons pas créer une logique de crise à
long terme dont les conséquences seraient désastreuses sur notre économie.
N’oublions pas : Quand le bâtiment va, tout va ! Et quand le bâtiment ne va
pas ?