[17/06/2008 11:10:19] PARIS (AFP)
La CGT et la CFDT engagent ce mardi une épreuve de force dans la rue avec un gouvernement accusé d’avoir menti sur les 35 heures, mais cette ne devrait donner lieu qu’à des mouvements de grève limités, avec des perturbations limitées dans les transports. Plusieurs réseaux de transports urbains étaient néanmoins perturbés mardi matin en province par des grèves particulièrement sur la Côte d’Azur et, pour leurs réseaux de bus, à Rennes et Bordeaux, ont recensé les bureaux de l’AFP. Des préavis de grève avaient été déposés dans au moins 43 réseaux de transports urbains de province, d’après l’Union des transports publics (UTP, patronat). A Marseille, le métro et le tramway roulaient normalement, mais le trafic des bus était légèrement perturbé en raison des défilés prévus dans le centre-ville, selon la RTM (Régie des Transports de Marseille). Dans l’agglomération de Nice, aucun tramway et presque aucun bus ne circulait. Seules quatre des quelque 130 lignes que compte le réseau Ligne d’Azur devaient fonctionner dans la journée. A Cannes et dans les communes voisines, le “réseau busazur” devait être fortement perturbé de 1OH00 à 16H00, selon les prévisions de l’entreprise. Plusieurs lignes de bus étaient également touchées par le mouvement de grève sur le réseau de la communauté d’agglomération d’Antibes. A Rennes, le métro circulait normalement, mais le trafic des bus était très perturbé, selon les prévisions de la STAR. Dans l’agglomération bordelaise, le trafic des bus était touché, seules les grandes lignes devant fonctionner. A Nancy comme à Metz, seulement 50% du trafic était assuré, selon la Société de transport de l’agglomération nancéienne (Stan) et les Transports en commun de la région messine (TCRM). A Toulouse, 75 à 95% des lignes d’autobus devaient fonctionner normalement, tandis que le métro toulousain automatisé ne rencontrait aucun problème. Dans le Nord, à Douai et Maubeuge, les transports urbains étaient perturbés. A Dunkerque, le trafic devait même être suspendu de 14H30 à 17H00. A Lille, en revanche, métro et bus circulaient normalement. Aucune perturbation n’était enregistrée dans les transports en commun de Lyon, Grenoble, Besançon ou encore Strasbourg. A Dijon, seules 2 des 19 lignes de bus n’étaient pas assurées. A Nantes, “un trafic régulier est assuré” dans les transports en commun notamment le tramway, mais dans la matinée quatre lignes de bus étaient perturbées, selon la Semitan. Enfin à Rouen, le trafic des bus était légèrement perturbé. A Evreux, seuls 45% des bus étaient en circulation.
Les deux organisations, rejointes par les syndicats Sud et la FSU, premier syndicat de l’éducation, appelent les salariés à manifester contre un projet de loi soumis mercredi au conseil des ministres, qui remet en cause largement en cause les . Ils protestent toujours aussi contre la réforme gouvernementale sur les retraites. Des préavis de grève ont été déposés mais, destinés à permettre aux salariés de participer aux défilés, ils ne devraient entraîner que des perturbations limitées. Les syndicats enseignants entendent ainsi ne pas perturber les épreuves du bac. Le trafic de la RATP était “quasi normal” sur le métro parisien et perturbé sur la ligne B du RER, conformément aux prévisions, a indiqué une porte-parole de la régie des transports parisiens peu avant 9H00. “A 8H45, pour les métros, le trafic est quasi normal, assuré à 97%. Seule la ligne 8 (Balard-Créteil) ne fonctionne qu’à 86%”, a précisé la porte-parole. “Le RER A fonctionne à 100% et le RER B à 69%”, pour la partie gérée par la RATP (de la gare du Nord à Saint-Rémy-lès-Chevreuse ou Robinson au sud), ce qui est d’ailleurs un peu mieux que les prévisions (un train sur deux), a-t-elle ajouté. L’interconnexion avec la SNCF en gare du Nord est interrompue pour la journée. Les préavis de grève doivent permettre aux agents de la RATP de se joindre dans la journée aux manifestations des salariés contre la remise en cause des 35 heures et la réforme des retraites. La RATP a annoncé ses prévisions de trafic au moins 24 heures à l’avance dans le cadre du service minimum. A la SNCF, le trafic des TGV et trains Corail devrait être normal. Pour les Trains express régionaux, des perturbations, variables selon les régions, sont à prévoir en Aquitaine, Languedoc-Roussillon, Midi-Pyrénées, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Pays-de-la-Loire. Les directions de La Poste et France Télécom ont recensé mardi respectivement 5,5% et 8,7% de grévistes à la mi-journée, à l’occasion de la journée d’action pour les retraites et les 35 heures à l’appel de la CGT et la CFDT. La Poste a indiqué avoir enregistré 5,5% de grévistes dans la matinée. A France Télécom, 8,71% du personnel étaient en grève à 11H30, selon la direction. Les deux directions ont précisé que ces arrêts de travail n’entraînaient “aucune perturbation”. Les 108.000 salariés de France Télécom, dont 70% de fonctionnaires, étaient appelés à faire grève par la CGT, la CFDT et Sud. Les mêmes syndicats appelaient les plus de 300.000 postiers (dont 172.000 fonctionnaires) à cesser le travail. Lors de la dernière journée d’action pour les retraites à l’appel de la CGT, Sud, FO, la CFDT, la CFTC et la CGC, le 22 mai, 9% des postiers et 18% du personnel de France Télécom étaient en grève à la mi-journée, selon les deux directions. Plus que sur les grèves, l’attention va donc se concentrer sur les manifestations. Le leader de la CGT Bernard Thibault souhaite que les manifestants soient plus nombreux que le 22 mai, quand 700.000 personnes selon la CGT et près de 300.000 selon la police avaient défilé. Il avait même déclaré début juin souhaiter un million de personnes. Comme François Chérèque, de la CFDT, Bernard Thibault reproche au gouvernement d’avoir “menti” sur le temps de travail en présentant un texte qui va beaucoup plus loin qu’un accord conclu entre partenaires sociaux en avril. Mais les autres syndicats, comme Force Ouvrière et la CFTC, boudent cette journée d’action, dans un contexte de tension attisée par la perspective des élections prud’homales de décembre. |
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