Le pétrole se replie, l’espoir de l’offre saoudienne rassure

 
 
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étrole en Californie, en janvier 2008 (Photo : David McNew)

[17/06/2008 11:04:41] LONDRES (AFP) Les cours du pétrole perdaient du terrain mardi matin, après avoir grimpé la veille à un cheveu des 140 dollars le baril, le marché semblant se raviser et accueillir favorablement une hausse de la production saoudienne attendue à la réunion de Djeddah dimanche.

Vers 10H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de pétrole de Brent de la mer du Nord pour livraison en août cédait 2,15 dollars à 132,56 dollars par rapport à son cours de clôture de lundi soir, sur l’InterContinental Exchange (ICE) de Londres.

A la même heure, le baril de “light sweet crude” pour livraison en juillet perdait 1,76 dollar à 132,85 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

“Les prix baissaient ce matin (mardi), tout en restant dans la fourchette de prix large où ils ont évolué récemment”, observait Michael Davis, analyste de la maison de courtage Sucden.

“Les discussions tournent actuellement autour de la réticence des raffineurs à prendre le pétrole saoudien, à moins qu’il ne soit vendu avec un rabais important, ainsi que sur la faiblesse du dollar. Ces deux facteurs soutiennent les prix, qui ont été mis sous pression par l’annonce d’une hausse de production en Arabie saoudite”, ajoutait-il.

L’Arabie saoudite devrait annoncer une augmentation de sa production dimanche à Djeddah lors de la conférence qu’elle a décidé d’organiser sur les causes de l’envolée des prix. Selon les sources, le chiffre de la hausse varie entre 200.000 et 750.000 barils par jour.

Les spéculations portent également sur la qualité du pétrole qui pourrait être fourni par les Saoudiens : les catégories de pétrole doux et léger sont actuellement très recherchées par les raffineurs, qui sont prêts à les payer 5 à 6 dollars de plus que les les prix records actuels du baril. A l’inverse, les pétroles lourds et soufrés ne trouvent preneurs qu’à des prix très fortement rabaissés.

Selon plusieurs analystes, les Saoudiens pourraient annoncer officiellement dimanche le lancement de tout ou partie du nouveau gisement de Khursaniyah (500.000 barils par jour), dont l’entrée en production, prévue à l’origine en décembre, avait été retardée.

Tout en saluant l’augmentation de la production à laquelle devrait procéder l’Arabie saoudite, la Maison Blanche a dit lundi ne pas attendre d’engagements à augmenter la production de pétrole lors de la réunion de Djeddah.

Un porte-parole de la Maison Blanche, Tony Fratto, a aussi dit que le président George W. Bush consulterait ses conseillers mardi, au lendemain de son retour d’Europe, pour décider qui représenterait les Etats-Unis à cette réunion.

“Chevron devrait démarrer l’exploitation du champ pétrolier d’Agbami, d’une capacité de 250.000 barils par jour, au Nigeria, ce mois-ci”, rapportait par ailleurs Olivier Jakob, analyste du cabinet Petromatrix.

“Il ne serait pas surprenant que la réunion de Djeddah soit l’occasion d’annoncer officiellement son lancement. Ce gisement, qui recèle un pétrole très doux et très léger, devrait avoir autant d’impact que les 500.000 barils supplémentaires de pétrole saoudien, de qualité plus lourde”, estime-t-il.

Mardi, les prix du baril d’or noir avaient grimpé subitement de plus de quatre dollars pour atteindre 139,89 dollars à New York et 139,32 dollars à Londres, des niveaux encore jamais atteints. Ils avaient ensuite cédé du terrain pour terminer sur un léger repli à New York (25 cents) et une petite hausse à Londres (46 cents).

L’annonce d’une baisse de la production de la Norvège, cinquième exportateur mondial de pétrole, avait provoqué cette nouvelle envolée. Trois jours après un incident sur une plateforme de la mer du Nord, l’offre restait amputée mardi de 150.000 barils, selon le groupe pétrolier norvégien StatoilHydro.

 17/06/2008 11:04:41 – Â© 2008 AFP