Une cinquième étoile pour faire briller davantage les hôtels en France

 
 
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çade de l’hôtel Royal Monceau à Paris (Photo : Bertrand Guay)

[17/06/2008 11:52:21] PARIS (AFP) La France, première destination mondiale, compte combler son retard en matière de classement hôtelier en se dotant d’un label “5 étoiles” pour ses établissements de luxe, dans un contexte de concurrence accrue sur le marché international du tourisme.

Le secrétaire d’Etat français chargé du Tourisme, Hervé Novelli, est décidé à mettre fin à cette “exception française” qui limite le plus haut du classement hôtelier à “4 étoiles luxe”: il fera une annonce en ce sens lors des Assises nationales du tourisme, organisées mercredi et jeudi à Paris.

Principal motif de la réforme, réclamée par les hôteliers: l’offre en France deviendra plus lisible pour les touristes étrangers habitués du grand luxe, qui descendent dans des 5 étoiles à Tokyo, New York ou Sidney pour se retrouver dans un “simple” quatre étoiles à Paris.

La France est confrontée à la concurrence de pays émergents comme le Maroc ou l’Egypte qui ont vu proliférer des hôtels 4 ou 5 étoiles, peu conformes aux normes occidentales. A Dubaï, destination en vogue, l’hôtel Burj Al Arab s’est même autoproclamé “7 étoiles”.

L’afflux en France de touristes russes, mexicains, brésiliens ou chinois suscite de “nouvelles exigences”, selon M. Novelli qui a repris le flambeau de son prédécesseur, Luc Chatel.

La création d’une cinquième étoile “permettra à l’hôtellerie française d’être en phase avec les autres pays européens”, juge André Daguin, président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH).

Le classement hôtelier en vigueur est désuet, remontant à 1986: les étoiles (catégories O à 4 luxe) sont attribuées par les préfets, sur la base de normes quantitatives (superficie, équipements sanitaires, téléphone, ascenseur…), qui ne tiennent guère compte de la qualité de l’accueil ou de la propreté.

La catégorie 0 devrait disparaître du paysage hôtelier français pour fusionner avec la catégorie 1 étoile, selon les professionnels.

Parmi la quinzaine de mesures qui seront présentées jeudi par M. Novelli figurera la création d’un fonds d’investissement pour la rénovation des hôtels. Il a estimé l’effort de rénovation nécessaire à 8 milliards d’euros.

Un quart des 18.000 hôtels classés en France est vétuste, selon le Comité pour la modernisation de l’hôtellerie française. Son président, Mark Watkins, déplore que “le nouveau classement n’ait pas pris en compte l’avis du consommateur”.

A Paris, les grands hôtels sont d’ores et déjà engagés dans une course à la création de suites toujours plus luxueuses. D’autant que de nouveaux acteurs feront prochainement irruption dans le cercle fermé des palaces qui échappent à toute nomenclature, comme le Shangri-La et le Mandarin Oriental (Hong Kong).

“Il faut être prêt avant que les autres n’arrivent”, commente Michel Jauslin, PDG de l’hôtel Park Hyatt, place Vendôme. D’ici mars 2009, l’hôtel ouvrira dix nouvelles suites, pour un coût de 10 millions d’euros. La suite impériale est louée 11.000 euros la nuit.

L’an prochain, son voisin, le Ritz, compte également s’offrir une cure de jouvence. Le Royal Monceau rouvrira fin 2009 avec un nouveau décor conçu par le designer Philippe Starck, après la mise aux enchères de ses meubles. La rénovation coûtera 100 millions d’euros.

Autre candidat à l’appellation “5 étoiles”, l’hôtel Scribe, “4 étoiles luxe” de la marque Sofitel (Accor), s’est doté d’un spa de 200 m2, après des travaux de rénovation pour un coût de 16 millions d’euros. Selon son directeur, Vincent Arnaud, “le luxe résiste à la crise”.

 17/06/2008 11:52:21 – Â© 2008 AFP