[17/06/2008 16:04:58] PARIS (AFP) L’essence et le fioul ont atteint de nouveaux records en France, le super 95 frôlant 1,50 euro, au moment où le gouvernement réfléchit à une aide pour soulager le coût du transport des salariés. Le litre de super sans plomb 95 a atteint la semaine dernière le record de 1,4935 euro, selon des chiffres de l’Union française de l’industrie pétrolière (Ufip) publiés mardi, après 1,4713 euro la semaine précédente et un précédent plus haut à 1,4755 euro fin mai. Le litre de fioul a franchi, de nouveau, le seuil de 1 euro, à 1,0131, après 0,9724 euro la semaine précédente et un précédent record à 1,0041 le 23 mai. Le litre de gazole, carburant le plus consommé en France et dont la flambée des prix provoque la colère de plusieurs professions, s’est vendu la semaine dernière 1,4525 euro, tout proche de son record de fin mai à 1,4541 euro. Les prix de l’Ufip correspondent à des moyennes hebdomadaires, mais ils peuvent varier d’un jour à l’autre ou d’une station-service à l’autre. En Isère mardi, l’essence se vendait ainsi 1,54 euro le litre à la station Avia de Satolas-et-Bonce, et 1,57 euro à la station Total de la Verpillière.
Cette hausse des prix des carburants est liée à la flambée des cours du pétrole brut sur les marchés internationaux. Le baril s’échangeait autour de 133 dollars mardi à New York. En outre, “l’effet amortisseur de l’euro a disparu depuis mars” en Europe, a expliqué Jean-Louis Schilansky, délégué général de l’Ufip. Les carburants sont achetés en dollars et vendus en euros, mais la valeur de l’euro par rapport au dollar “s’est stabilisée à un plafond depuis mars-avril”, quand le prix du pétrole brut “a augmenté de 30%”, a-t-il précisé. La demande en gazole demeure “très forte”, selon l’Ufip. En France, de janvier à avril, elle a progressé de 1,5% par rapport à la même période en 2007, tandis que celle d’essence a chuté de 5%. Cette envolée des prix à la pompe ne semble pas dissuader les automobilistes de prendre leur voiture. La consommation de carburants entre janvier et avril, par rapport à la même période de 2007, est restée “stable” selon l’Ufip. Le Premier ministre, François Fillon, a promis jeudi une “aide directe” aux salariés confrontés au coût élevé de leur trajet domicile-travail, qui serait versée par leur entreprise et compensée par une “aide fiscale” de l’Etat. Mais il a souhaité que ce dispositif “encourage les transports en commun, et qu’il ne soit pas une aide au plein d’essence” sauf quand il n’y a pas d’autre solution.
Il a écrit mardi aux partenaires sociaux, syndicats et patronat, pour leur demander leurs “préconisations” sur ce projet. Le système pourrait “s’inspirer” de la formule déjà en place en Ile-de-France, a suggéré mardi le secrétaire d’Etat chargé des Transports, Dominique Bussereau. Au lendemain d’une journée de manifestations des transporteurs routiers, il a aussi demandé aux compagnies d’autoroute de faire un “geste” pour les tarifs de péage appliqués aux routiers. M. Bussereau souhaite également renforcer l’offre de transport public, en particulier dans les campagnes. Tout le monde n’est pas perdant. La SNCF a indiqué mardi que la cherté du carburant lui avait permis d’accélérer la croissance de ses ventes au premier trimestre de “deux à trois points”. Les dirigeants européens de leur côté devraient se prononcer lors de leur sommet, jeudi et vendredi, en faveur de mesures de “court terme” pour les plus démunis mais rejeter des mesures fiscales plus généralisées. |
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