[17/06/2008 18:03:58] NEW YORK (AFP) L’éditeur américain de jeux vidéos Electronic Arts, qui cherche sans succès depuis février à racheter son concurrent Take-Two Interactive Software, a prolongé une nouvelle fois son OPA, a-t-il annoncé mardi, faute d’avoir glané suffisamment d’actions sur le marché. L’offre, qui avait expiré lundi soir à 23H59 heure de New York (mardi 03H59 GMT), est désormais valable jusqu’au 18 juillet, même heure, selon un communiqué d’Electronic Arts (EA). Lundi soir, les actionnaires de Take-Two avaient apporté 6.139.824 titres à EA, soit un peu moins de 8% du capital. Une nouvelle prolongation de l’offre “permet au régulateur de la concurrence FTC de poursuivre son processus d’examen” du projet, a fait valoir EA. Le prix proposé reste inchangé, à 25,74 dollars par action, ce qui valorise Take-Two à environ 2 milliards de dollars. Ce prix “offre une prime substantielle sur le cours de Bourse” de Take-Two, a répété EA, qui a aussi dit “conserver le droit de retirer son offre si les conditions ne sont pas remplies”. Cette prime est de 48% par rapport au cours de Take-Two à New York juste avant l’offre initiale, en février. Mais par rapport au cours de clôture de Take-Two lundi soir, à 26,40 dollars, l’offre sous-évalue Take-Two de 2,5%. Mardi à la Bourse de New York, l’action Take-Two cédait 0,19%, à 26,34 dollars, et celle d’EA 0,53% à 46,71 dollars vers 16H00 GMT. EA avait initialement proposé le 24 février une offre amicale à Take-Two, éditeur du best seller mondial “Grand Theft Auto” – dont un nouvel opus vient de sortir. Mais la direction de Take-Two avait rejeté l’offre en la jugeant opportuniste, estimant qu’EA cherchait à mettre la main à bas prix sur le groupe juste avant la sortie de son jeu vedette. Passant outre le refus de la direction de Take-Two, EA avait lancé une OPA le 13 mars, cherchant à recueillir directement des titres auprès des actionnaires. Mais l’offre n’a pas eu le succès escompté auprès des actionnaires de Take-Two, EA devant prolonger à plusieurs reprises son OPA pour recevoir des titres supplémentaires. Entre temps, le FTC avait de son côté demandé un peu plus de temps et d’informations relatives au projet de rachat pour pouvoir se prononcer sur le sujet. “Seulement 7,9% du capital de Take-Two avait été apporté à l’offre d’EA lundi soir”, a martelé pour sa part Take-Two, mardi dans un communiqué distinct. Le groupe convoité a réaffirmé mardi son rejet du projet et a une nouvelle fois recommandé à ses actionnaires de ne pas apporter leurs titres à l’offre d’EA. “La nouvelle extension de l’offre non sollicitée et hautement conditionnelle d’EA n’empêche pas le fait que cette proposition sous-évalue significativement Take-Two, ce qui explique qu’un nombre colossal d’actionnaires aient refusé d’apporter leurs titres à l’offre”, a déclaré Take-Two. “Le conseil d’administration reste concentré sur le processus, qui a commencé formellement le 30 avril, d’examen de toutes les alternatives possibles”, a-t-il poursuivi, évoquant la possibilité d’un rapprochement comme celle de rester indépendant. Le directeur général d’Electronic Arts John Riccitiello a pour sa part insisté sur l’intérêt continu du groupe pour les fusions-acquisitions. M. Riccitiello a par ailleurs souligné, lors d’une conférence d’analystes à Chicago, la solidité opérationnelle de son groupe “qui n’est rattrapée par aucun autre concurrent dans (son) industrie”. Electronic Arts veut, selon lui, inscrire durablement ses revenus au dessus du seuil symbolique du milliard de dollars par trimestre (1,13 milliard au 4e trimestre clos fin mars, en hausse de 84%), et continuer d’améliorer ses marges. “Je pense que nous allons franchir un autre milliard en revenus au cours du prochain trimestre”, a dit M. Riccitiello. |
||
|