Ravitailleurs américains : le Pentagone espère que le contrat EADS sera reconnu valide

 
 
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L’avion ravitailleur d’Airbus, le 18 juin 2007 au Bourget (Photo : Pierre Verdy)

[18/06/2008 06:51:09] WASHINGTON (AFP) Le Pentagone a estimé mardi qu’un nouveau retard dans le renouvellement de sa flotte d’avions ravitailleurs poserait un “vrai problème”, alors que la cour des comptes américaine s’apprête à rendre un avis sur la validité du contrat attribué en février à Northrop et EADS.

“Tout nouveau délai poserait un vrai problème”, a déclaré le porte-parole du Pentagone Geoff Morrell lors d’une conférence de presse.

“C’est l’acquisition prioritaire de l’armée de l’Air, nous sommes en retard de dix ans, l’âge moyen de cette flotte est de 47 ans”, a-t-il fait valoir.

Le processus d’attribution du contrat a été “transparent et juste, et fournit le meilleur appareil à nos forces, au meilleur coût pour les contribuables”, a-t-il réaffirmé.

“Boeing était dans son droit en protestant, mais cela a encore retardé le programme de trois mois”, a renchéri mardi le porte-parole de Northrop, Randy Belote, dans un communiqué. “Si nous obtenons le feu vert, il est impératif que nous nous mettions au travail”, conclut-il.

La cour des comptes américaines (GAO) doit rendre mercredi ou jeudi ses conclusions sur ce processus d’attribution, dans le cadre d’un recours déposé par le groupe américain Boeing, l’autre groupe qui avait soumis une offre.

Cette compétition – à haute teneur politique – a opposé pendant des années le KC-45, une version militarisée de l’A330 d’Airbus, et le KC-767, un dérivé du 767 de Boeing. Le choix final d’un avion européen avait suscité une levée de boucliers protectionniste dans les rangs du Congrès.

Le 29 février, l’armée de l’air américaine avait choisi EADS, maison mère du constructeur aéronautique Airbus, et Northrop pour fournir 179 avions ravitailleurs, dans un contrat de 35 milliards de dollars.

Le Pentagone a récemment reconnu avoir commis des erreurs dans l’évaluation des offres pour cet énorme contrat.

Northrop a cependant estimé que “ces erreurs mineures ne devraient avoir aucun impact sur la décision” du GAO.

Boeing a par ailleurs souligné qu’une confirmation de la perte de ce contrat l’empêcherait dans les faits de proposer son ravitailleur à l’exportation, faute de pouvoir bénéficier des économies d’échelle suffisantes.

“Sans le socle du programme pour l’Air Force, il est très difficile d’être concurrentiel sur ce marché à l’international”, a souligné le responsable du programme chez Boeing, Mark McGraw, cité par le quotidien Wall Street Journal.

Boeing a vendu quelques ravitailleurs aux armées de l’Air japonaise et italienne. Mais il a perdu ses cinq dernières confrontations internationales face à Airbus, a fait valoir un porte-parole de Northrop au quotidien.

 18/06/2008 06:51:09 – Â© 2008 AFP