[19/06/2008 19:03:39] PARIS (AFP)
Le secrétaire d’Etat aux Transports a présenté jeudi les conclusions d’un rapport du Centre d’analyse stratégique (CAS) sur le transport routier lors d’une table ronde avec les syndicats du secteur, alors qu’une nouvelle journée d’action des transporteurs est prévue le 30 juin. Le ministre, Dominique Bussereau, a indiqué à l’issue de cette table ronde qu’il voulait entamer une négociation paritaire d’ici la fin 2008 sur l’amélioration de la compétitivité du transport routier. Cette table ronde était organisée entre les syndicats du patronat (FNTR, TLF, Unostra), ceux des salariés du transport routier et M. Bussereau autour du rapport du CAS, l’ancien Commissariat au plan, commandé par l’ancien Premier ministre Dominique de Villepin . Il s’agissait de voir “de quelle manière on peut faire évoluer les choses de manière structurelle pour le transport routier français dans de nombreux domaines y compris le temps de travail”, a déclaré M. Bussereau.
“Nous avons décidé de mettre en place un travail d’expertise, suivi d’une table ronde, puis d’une négociation paritaire entre le patronat et les organisations syndicales”, a-t-il ajouté. “Je nommerai dans les jours à venir un expert qui engagera ce travail”, a-t-il précisé, lequel “commencera dès le mois de juillet”, la négociation devant se tenir “avant la fin de l’année 2008”. Le rapport du CAS préconise notamment “d’abaisser le coût unitaire de l’heure de conduite, en modifiant le régime du temps de travail et en profitant du dispositif mis en place par la loi TEPA pour les heures supplémentaires”. Les fédérations CFDT et CGT des transports ont vivement réagi, menaçant dans un communiqué commun d’une “mobilisation” contre “toute tentation de revenir sur le décompte et la transparence du temps de travail des conducteurs dans le but de baisser les salaires et d’augmenter les temps de conduite et de travail”. FO non plus “ne veut pas aller vers davantage de libéralisation du transport routier”. Côté patronal, le président de la Fédération nationale des transports routiers (FNTR), Patrick Vermot-Desroches, a estimé que le rapport confirmait ses analyses et a indiqué que “ce qui est en jeu ce sont entre 50.000 et 60.000 emplois de chauffeurs”. La présidente de l’Unostra, Union nationale des organisations syndicales des transporteurs routiers automobiles, Catherine Pons, retient “l’engagement de Dominique Bussereau à travailler sur le rapport du CAS”. “Le calendrier va être fourni dès la semaine prochaine pour des mesures à mettre en place avant le 31 décembre 2008”, a-t-elle dit. Toutefois, “cela ne va pas sortir les entreprises de l’impasse conjoncturelle dans laquelle elles sont actuellement face au problème du carburant”, a-t-elle averti. La Fédération des entreprises de transport et de logistique de France, TLF, a pour sa part estimé que ce rapport ne répondait pas “aux préoccupations immédiates d’une profession confrontée à une crise structurelle et conjoncturelle profonde”. Elle s’étonne par ailleurs des conclusions “hâtives” sur “l’abandon – sans explication – de la réflexion sur le régime européen du travailleur mobile de même que sur le renforcement de la chaîne +contrôle-sanction+ “. La FNTR a indiqué en début d’après-midi qu’elle appelait à une nouvelle journée d’action pour le 30 juin pour protester contre la hausse des charges pour les entreprises du secteur, en particulier le prix du gazole et des péages. De vastes opérations escargots ont déjà été mené lundi à travers toute la France à l’appel de la FNTR, de l’Unostra et de TLF. Jeudi matin, l’Organisation des trasnporteurs routiers européens (OTRE), qui n’était pas conviée à la table ronde du ministère, a perturbé la circulation sur le boulevard périphérique parisien. |
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