[19/06/2008 13:11:12] BRUXELLES (AFP) Les dirigeants européens affichent leurs divergences sur les moyens d’atténuer les effets de la flambée des prix pétroliers pour les ménages, avant un sommet de l’UE où la question doit être débattue dans un contexte de grogne persistante en Europe. “Notre première préoccupation maintenant est la situation économique en Europe, les prix du pétrole et alimentaires, et c’est de cela que nous allons discuter”, a affirmé le président de la Commission européenne José Manuel Barroso à des journalistes, avant la réunion qui débute en fin d’après-midi. La pression est forte pour que l’UE fasse davantage pour résoudre les problèmes concrets de la population, dont celui de l’inflation élevée, après le “non” irlandais au référendum sur le traité de Lisbonne. Si les dirigeants européens sont d’accord pour faire part de leur inquiétude face à l’envolée des prix du pétrole, qui ont plus que doublé en un an, l’harmonie se dissipe sur les solutions à apporter. Certains, comme le chef de l’Etat français Nicolas Sarkozy qui prendra la présidence de l’UE en juillet, sont favorables à des réponses fiscales immédiates, tel un plafonnement de la TVA sur le carburant. “Nicolas Sarkozy veut au moins que l’on étudie sérieusement cette hypothèse, avec d’autres”, indique un diplomate français. Mais la plupart des autres pays, et la Commission européenne, jugent que de telles mesures empêcheraient les ajustements nécessaires au renchérissement durable des hydrocarbures. “Je sais qu’il y a des différences entre les pays sur cette question, il est bon que nous puissions en discuter”, a indiqué jeudi le Premier ministre suédois Fredrik Reinfeldt à des journalistes, en critiquant implicitement l’idée française. Il a souligné qu’il ne serait pas “correct”, alors que “beaucoup de pays européens accusent des déficits” budgétaires, “d’utiliser leur marge de manoeuvre budgétaire pour réduire les effets de la hausse des prix pétroliers”. La chancelière allemande Angela Merkel s’est montrée moins diplomate. Devant la Chambre des députés à Berlin, elle a estimé jeudi que des mesures fiscales pour amortir le choc de la hausse du pétrole “doivent de notre point de vue être évitées”. Parmi les autres pistes évoquées en Europe figurent l’idée d’une taxe “Robin des Bois” sur les profits des compagnies pétrolières, adoptée par le gouvernement italien mercredi. Ou encore celle d’une taxation sur les mouvements spéculatifs, prônée par l’Autriche. “Nous savons tous que la part de spéculation dans les prix du pétrole est bien trop élevée. L’Europe doit avancer des propositions sur la façon dont on peut contenir ce phénomène, parce que ce n’est pas normal que nos consommateurs paient pour les spéculateurs mondiaux”, a estimé le chancelier autrichien Alfred Gusenbauer à Bruxelles jeudi. Mais les dirigeants européens ne devraient cependant pas se prononcer en faveur de mesures de ce type, et encourager plutôt des mesures nationales pour aider les plus démunis, mais très ciblées et à court terme, selon un projet de texte. Ils devraient également faire part de leur volonté de “renforcer la transparence des marchés pétroliers, y compris sur les stocks de pétrole”, et “d’améliorer le dialogue avec les pays producteurs de pétrole”, avant un sommet qui se tiendra dimanche à Djeddah (Arabie saoudite), entre pays producteurs, consommateurs et grandes compagnies pétrolières. Les pays consommateurs, dont les Européens, espèrent y amorcer un dialogue constructif avec les producteurs, et attendent de l’Arabie saoudite une hausse de la production en gage de sa bonne volonté. |
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