Tunisie-UE : ‘’No’’ irlandais et implications !


Par Maryam OMAR

Le non irlandais au traité de Lisbonne pourrait-il avoir des implications,
même indirectes, sur les relations entre la Tunisie et l’Union européenne ?

 

Le processus de ratification est donc aliéné mais les Européens (nous
allions dire les Europhiles) vont-ils pour autant enterrer le texte alors
que s’il est clair que tous les dirigeants de l’Union y tiennent, les
peuples (nous allions dire les Europhobes) ne sont pas d’un même avis.

 

Ce n’est pas la première crise grave que connaît l’UE. En 1992, les Danois
avaient refusé le traité de Maastricht. Mais on avait alors trouvé la parade
: le Danemark bénéficiera de dérogations à propos de sa monnaie unique et de
sa politique de défense. En 2001, les Irlandais disaient non au traité de
Nice et, cette fois, la parade était que l’on laissa à l’Irlande sa
neutralité. En 2005, les Français puis les Hollandais disaient non au Traité
constitutionnel européen et la parade ne vint qu’en 2006 à Lisbonne avec la
création d’un traité bis du TCE, dégrossi, allégé, light.

 

En 2008, c’est ainsi l’annonce d’une Europe ambivalente : les fidèles d’une
part, les seconds rangs de l’autre.

 

Mais n’allons pas trop loin. Car, quelle que soit la gravité de la crise
constitutionnelle européenne, cela n’entachera en rien son intégrité et sa
cohésion. Par delà les questions politiques formelles, l’Europe est Une
depuis longtemps, les gens se sentent Européens et se comportent en tant que
tels, la libre circulation de tout entre ses pays est un fait irréversible,
sa réussite économique est basée sur cette symbiose et sur les valeurs qui
sont devenues les siennes après une histoire (surtout moderne) chargée de
garde-fous et de conscience collective… Ses engagements, de toute évidence,
envers tous les pays tiers ne bougeront pas d’un iota.