«J’ai
dû batailler bec et ongle pour convaincre ma direction de l’utilité et de
l’importance d’une participation au premier Salon de l’Immobilier Tunisien à
Paris (SITAP, 6-8 juin 2008). Si ces efforts de ce cadre commercial d’une
grande banque de la place ont été couronnés de succès, nombreux parmi ses
confrères sont ceux qui ont fait chou blanc. En effet, quatre banques
seulement, sur la vingtaine que compte le pays, étaient présentes au SITAP.
Ce manque d’intérêt pour la première manifestation de ce genre jamais
organisée pour Tunisiens Résidents à l’Etranger (TRE) peut surprendre le
commun des mortels mais pas ce responsable marketing d’une grande banque.
«Au cours des cinq dernières années, nous avons investi plusieurs centaines
de milliers de dinars dans des campagnes de publicité ciblant les TRE à
l’occasion de leur retour en Tunisie, pour les vacances estivales. Avec des
résultats très peu probants, pour deux raisons. La première est que les TRE
ont très peu de temps à consacrer à des démarches en vue de l’acquisition
d’un bien immobilier, durant les vacances d’été, ballottés qu’ils sont entre
visite aux parents, plage et mariages. Et même s’ils arrivent à dégager un
moment pour ce faire, il n’est pas sûr –deuxième raison- que les banquiers
aient la tête à s’occuper d’eux comme il faut durant cette période de
l’année, où les agences bancaires sont en sous-effectif. Et de ce fait elles
se soucient plus d’arrêter leurs comptes du jour sans problèmes, que de
développer leur activité. L’échec de ce genre d’action a donc amené les
banques de la place, ou, du moins, la plupart d’entre elles à penser que
toute action commerciale en direction des TRE est condamnée d’avance.»,
analyse un ancien chef d’agence.
Les banques ne sont toutefois pas les seules à avoir eu une participation au
SITAP en deçà de ce qui était attendu. Les promoteurs immobiliers également
ont été moins nombreux que prévus au SITAP. Avec un peu moins d’une
centaine, les exposants appartenant à cette corporation représentent près de
20% des promoteurs opérant dans le pays (dont le nombre avoisine les 1500).
De plus, les exposants au SITAP sont loin d’avoir accordé la même importance
à cette manifestation, et d’y avoir, donc, alloué les mêmes moyens. Parmi
les banques, la BH est celle qui a loué le plus grand stand. Toutefois, les
écarts entre les promoteurs immobiliers sont sensiblement plus grands, en
termes de moyens investis dans cette manifestation. Certains ont non
seulement pris des stands assez vastes –jusqu’à 30m2 parfois-, mais y
également déployé des maquettes, parfois assez imposantes de leurs projets
immobiliers, et installé de grands écrans plasma –jusqu’à 5 stands, dans
certains cas- pour permettre aux acheteurs potentiels de visionner les
immeubles et villas qui les intéressent.
Mais, les exposants ont, d’une façon générale, mal calculés leur coup, et
sous-estimé le nombre d’employés nécessaires à déplacer à Paris pour tirer
au mieux profit du SITAP. Car, il se soit agit d’une personne ou de
plusieurs, toutes les équipes ont très souvent été débordées durant les
trois jours du SITAP au point de trouver difficilement le temps de se mettre
un sandwich sous la dent ou…d’aller aux toilettes.