[20/06/2008 14:12:47] PARIS (AFP)
La ministre de l’Economie, Christine Lagarde, a estimé vendredi que les prévisions de l’Insee faisant état d’une croissance limitée à 1,6% sur l’ensemble de l’année 2008 étaient “exagérément pessimistes”. “Ces prévisions me paraissent exagérément pessimistes surtout si je compare avec d’autres prévisions d’autres organismes comme le Fonds monétaire international ou l’OCDE ou nos propres prévisions”, dont aucune n’est inférieure à 1,7%, a déclaré la ministre, interrogée sur France Info. Alors que le gouvernement table sur une croissance comprise entre 1,7% et 2% en 2008, l’Institut national de la statistique estime que le PIB de la France, rattrapée par la crise financière internationale, ne progressera que de 1,6%. De son côté, l’OCDE prévoit une croissance de 1,8% en 2008. Le 2 juin, le FMI a quant à lui révisé à la hausse sa prévision de croissance pour l’ensemble de la zone euro, qui devrait atteindre environ 1,75% cette année, sans donner de détails pour la France. Fin avril, la Commission européenne tablait sur une progression de 1,6% du PIB français.
Par ailleurs, Mme Lagarde a jugé que l’Insee était “assez sombre dans sa prévision” d’inflation pour 2008. “Cela ne me paraît pas justifié par l’évolution que nous constatons actuellement sur les marchés qui est inférieure à ce chiffre là”, a-t-elle dit. Selon l’Insee, l’inflation devrait atteindre 3,2% sur l’ensemble de 2008. Dans ses dernières prévisions publiques, le gouvernement français prévoyait de son côté une inflation moyenne de 2,2%. Etant donné la hausse continue du prix du pétrole, cette prévision d’inflation devrait toutefois être prochainement revue en hausse, mais pas dans les mêmes proportions que l’Insee, a-t-on indiqué dans l’entourage de la ministre. Quant au pouvoir d’achat “par unité de consommation”, qui prend mieux en compte les évolutions démographiques de la société, il devrait même stagner (+0%) sur l’ensemble de l’année, prévoit l’Insee. Il s’agit en outre d’une moyenne sur l’ensemble de la population française. Or les carburants et l’alimentation étant les dépenses qui pèsent le plus lourd dans le budget des foyers les plus pauvres, il est vraisemblable que le pouvoir d’achat de ces derniers régressera purement et simplement cette année. Autant de facteurs négatifs qui vont fatalement peser sur la consommation des ménages, traditionnel moteur de la croissance française ces dernières années, explique l’Insee. Déjà mal en point au premier trimestre de l’année, cette consommation restera “atone”, et la consommation alimentaire devrait même reculer fortement (-1,1%). Autre victime de la crise financière et d’une croissance en berne: l’investissement en logement des ménages, qui devrait reculer. Pour l’Insee, le “retournement” de l’immobilier “est désormais engagé en France”, même si son ampleur reste encore incertaine. Dans un environnement mondial moins porteur, le commerce extérieur devrait encore creuser un peu plus son déficit et peser davantage sur la croissance. Seule consolation, le taux de chômage devrait lui continuer à baisser légèrement pour atteindre 7,1% en métropole fin 2008. |
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