Wall Street en baisse, le pétrole et les banques alimentent les craintes

 
 
[20/06/2008 20:56:45] NEW YORK (AFP)

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La Bourse de New York, le 18 janvier 2008 (Photo : Mario Tama)

La Bourse de New York était en nette baisse vendredi dans la matinée, à la suite de la remontée du pétrole et des incertitudes qui planent de nouveau sur le secteur financier: le Dow Jones perdait 1,31% et le Nasdaq 1,65%.

Vers 14H30 GMT, le Dow Jones Industrial Average (DJIA) reculait de 158,12 points à 11.904,97 points, un plus bas depuis le 17 mars.

L’indice Nasdaq, à forte composante technologique, cédait 40,54 points à 2.421,52 points, et l’indice élargi Standard and Poor’s 500 points 17,05 points, à 1.325,78 points (-1,27%).

Le marché était confronté au facteur technique, connu sous le terme de “Quatre Sorcières”, qui désigne le jour d’expiration simultané de quatre types d’options (contrats à terme sur indices, options sur indices, et options sur actions et options), et marque la fin du trimestre fiscal.

L’activité est traditionnellement plus soutenue ce jour là et se traduit par une forte volatilité, les investisseurs cherchant à réviser leurs portefeuilles.

“Le renchérissement des prix du pétrole et les craintes sur le secteur financier plombent la tendance”, expliquait par ailleurs Al Goldman, analyste à la maison de courtage Wachovia Securities.

Après avoir perdu près de 5 dollars la veille, le prix du pétrole regagnait plus de trois dollars vendredi avant la réunion ce week-end entre pays producteurs et consommateurs à Djeddah, en Arabie saoudite, pour discuter des causes de l’envolée des prix.

La flambée du pétrole est susceptible de nourrir continûment l’inflation, ce qui ne manquerait pas d’affecter durablement la consommation, premier moteur de la croissance américaine.

Le secteur financier alimentait de nouveau la crise. Des rumeurs couraient sur la banque d’investissements Merrill Lynch, l’une des plus touchées par la débâcle des “subprime”. Merrill Lynch devrait donner un avertissement sur ses résultats trimestriels, selon les sources de marché. L’action chutait de 5,39%.

La veille, c’est sa rivale Citigroup (-2,88%), qui avait indiqué qu’elle devrait procéder à de nouvelles dépréciations d’actifs.

Merrill Lynch a également abaissé ses estimations de bénéfices des banques régionales américaines, affectées à leur tour, selon les analystes.

En outre, les grands rehausseurs de crédit américains MBIA et Ambac ont perdu leur note “AAA”. Cette perte risque d’entraîner par ricochet de nouvelles dépréciations d’actifs de la part des banques et autres institutions financières, puisque ceux-ci seront considérés comme plus risqués. Si le titre de MBIA était massacré (-10,23%), celui d’Ambac ne cédait que 0,49%).

Le secteur financier était dans le rouge: la banque Lehman Brothers perdait 4,21%, Morgan Stanley 3,14%, Bank of America 2,84% et JPMorgan 1,99%. Le premier assureur mondial AIG lâchait 2,96%.

“Le tableau général reste le même: des mauvaises nouvelles des groupes financiers, ce qui incite les investisseurs à la prudence”, affirme M. Goldman.

Jeudi, Wall Street avait bénéficié du fort recul du pétrole malgré le retour des craintes sur le secteur financier: le Dow Jones avait gagné 0,28%, le Nasdaq 1,33%, et le SP 500 0,38%.

Le marché obligataire montait. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans baissait à 4,140%, contre 4,199% jeudi soir, et celui à 30 ans à 4,710%, contre 4,751% la veille.

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