[20/06/2008 17:38:15] WASHINGTON (AFP)
Le ralentissement de l’économie américaine est moins fort que prévu, a jugé vendredi le Fonds monétaire international (FMI), qui ne parle plus de récession et a relevé légèrement ses prévisions de croissance pour 2008 et 2009. “L’économie américaine a tenu bon”, et “a évité un atterrissage brutal”, a résumé le numéro deux de l’institution financière John Lipsky, lors d’une conférence de presse tenue à Washington. Toutefois, la reprise se fera “plus graduellement” que prévu, a-t-il prévenu, et la croissance américaine, comme celle des autres pays, restera en dessous de son potentiel au second semestre. Le Fonds, qui publiait son étude annuelle sur la première économie mondiale, a revu en légère hausse ses projections de croissance établies sur la base du quatrième trimestre rapporté au quatrième trimestre de l’année précédente: il table désormais sur une croissance en glissement nulle en 2008, contre -0,7% estimé en avril, et en hausse de +1,9% en 2009, contre +1,6% prévu jusqu’alors. Sur une base annuelle, le FMI table désormais sur 1,1% de croissance en 2008 et +0,8% en 2009. Il prévoyait jusqu’alors 0,5% de croissance cette année et seulement 0,6% en 2009. Le Fonds, qui n’emploie plus le mot récession alors qu’il jugeait en avril que les Etat-Unis en connaîtraient une “légère” cette année, recommande à la Reserve fédérale de maintenir le statu quo en matière de politique des taux. “Les réglages de la politique monétaire soutiennent désormais globalement la reprise et une appproche basée sur la gestion du risque voudrait que celle-ci soit maintenue en l’état”, a estimé le Fonds. Cette recommandation s’appuie notamment sur l’analyse que, malgré la flambée des matières premières, et en particulier du pétrole, l’inflation restera “contenue” aux Etats-Unis, de l’ordre de 2,5% cette année, et de 2% en 2008. Toutefois, une remontée “vigoureuse” des taux sera opportune, lorsque les premiers signes de reprise apparaîtront, a expliqué M. Lipsky. Un resserrement de la politique monétaire de la Fed ne devrait toutefois pas intervenir aussi rapidement que ne l’anticipe le marché, à savoir autour de cet automne, dans la mesure où la Fed sera attentive à ne pas dégrader la situation sur le front du chômage, a-t-il averti. En terme de politique économique, le FMI, dont les Etats-Unis sont le premier actionnaire, a rendu hommage à la réponse “rapide et décisive” de l’administration américaine, notamment en matière de relance budgétaire, mais l’a dissuadé d’envisager un deuxième plan de “stimulation” pour soutenir la croissance, faute des “marges de manoeuvres” nécessaires. Pour éviter que le marché immobilier ne chute “en-deçà de son point d’équilibre,” le FMI a recommandé en revanche au gouvernement de prendre de nouvelles mesures pour limiter le nombre de saisies de logements. Enfin, M. Lipsky a reconnu que la situation des marchés financiers étaient encore “loin d’être normale”, malgré les recapitalisations auxquelles ont procédé les institutions financières et l’injection massive de liquidités par les banques centrales sur le marché. Il a jugé que des réformes étaient indispensables. Mais, dans la droite ligne du secrétaire américain au Trésor Henry Paulson, il s’est montré prudent sur la nécessité d’accroître la réglementation. “Nous devons disposer de toute la réglementation dont nous avons besoin, mais pas plus”, a-t-il dit. Car, il ne faut pas exclure qu’in fine “le marché fonctionne”, a-t-il conclu avec humour. |
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