[21/06/2008 07:36:47] NEW YORK (AFP) Minée par le yo-yo des prix du pétrole et la crise persistante chez les banques, la Bourse de New York va retenir son souffle la semaine prochaine jusqu’à la réunion de la Réserve fédérale, à l’affût de tout commentaire sur les perspectives d’inflation. Le marché a semblé évoluer au gré des mouvements des cours du brut, qui ont commencé la semaine sur une brusque flambée jusqu’à un nouveau record, à presque 140 dollars le baril, avant de poursuivre une évolution en dents de scie. En recul de 3,77% sur la semaine, à 11.842,69 points, l’indice vedette Dow Jones, est revenu à un niveau plus vu depuis plus de trois mois. L’indice Nasdaq, à forte composante technologique, a lui baissé de 1,97% à 2.406,09 points et l’indice élargi SP 500 a cédé 3,10% à 1.317,93 points. Le marché obligataire a monté. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans, qui évolue en sens contraire du prix des obligations, a reculé à 4,137%, contre 4,261% vendredi dernier, et celui à 30 ans à 4,702% contre 4,802% une semaine plus tôt. “Si le pétrole reste à ces hauts niveaux, le marché va rester agité tout l’été”, prédit Gina Martin, de Wachovia. “Le marché n’aime pas l’incertitude. Certains parlent d’un +super pic+ du baril à 150, 200, 500 dollars, c’est ridicule!”, dénonce Marc Pado, analyste de Cantor Fitzerald. Ajoutant à la nervosité ambiante, les banques américaines, qui lançaient la saison des résultats du deuxième trimestre, ont enchaîné les annonces de nature à confirmer que la crise financière est loin d’être terminée. “Pour chaque banque qui se retrouve sur le devant de la scène, c’est pire que la précédente, et ça ne s’arrête pas”, a relevé M. Pado. Après Lehman Brothers qui a confirmé lundi enregistrer sa première perte depuis son introduction en Bourse, en 1994, Goldman Sachs, mardi, puis Morgan Stanley mercredi ont annoncé de fortes baisses de leurs bénéfices. La grosse banque régionale Fifth Third a dû se réduire à faire appel au marché et céder des actifs pour dépasser ces difficultés, tandis que Citigroup avertissait de dépréciations “substantielles” pour le second trimestre. Après cette semaine agitée, “le marché va rester prudent avant la réunion” du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed), qui devrait annoncer un maintien de son taux directeur à 2,0%, estime M. Pado. Alors que les investisseurs se sont montrés particulièrement nerveux devant les signes d’une accélération de l’inflation, l’attention se portera sur les commentaires publiés à l’issue de la réunion. La Fed devrait “montrer clairement qu’elle est préoccupée en premier lieu par l’inflation, principale préoccupation du marché”, avance l’économiste indépendant Joel Naroff. Début juin, le président de la Fed, Ben Bernanke, a assuré que l’institution ne laisserait pas s’installer l’idée que l’inflation va s’accélérer, laissant la porte ouverte à une future hausse des taux d’intérêt. A moins, comme le pense Gina Martin, qu’elle reste “aussi vague que possible, vu comment le marché a réagi à tout ce que ses représentants ont dit lors des deux dernières semaines, de manière complètement folle”. Concentrée sur la réunion de la Fed, Wall Street gardera aussi un oeil sur quelques données macroéconomiques, notamment la confiance des consommateurs pour juin (mardi), les ventes de logements neufs (mercredi) ou anciens (jeudi) pour mai, avant les chiffres de la consommation en mai (vendredi). Mais “personne n’attend rien de bon de ces publications, et je ne pense pas qu’elles auront un grand impact”, pronostique Marc Pado. |
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