La Bourse de Paris s’enfonce encore, mais cherche des secteurs à sauver

 
 
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à Paris (Photo : Jean-Pierre Muller)

[21/06/2008 07:38:59] PARIS (AFP) La Bourse de Paris, embourbée dans un mois de juin calamiteux, n’attend guère de soutien macroéconomique la semaine prochaine mais poursuivra, au cas par cas, sa quête des valeurs susceptibles de résister à la crise.

Alignant une troisième semaine consécutive de repli, l’indice CAC 40 a encore cédé 3,70% pour revenir à 4.509,27 points, portant à 10,07% ses pertes depuis le début du mois et à 19,68% depuis le début de l’année.

“On est sans doute entré dans une nouvelle vague de baisse qui pourrait nous ramener aux points bas qu’on a connus en mars (4.434,04 points le 17 mars en clôture, ndlr), voire plus bas”, a expliqué à l’AFP Christophe Donay, responsable de la stratégie d’investissement chez Kepler Equities.

Pour Thierry Adrien, du Crédit Mutuel CIC, le risque systémique découlant de la crise financière a certes “reflué” depuis le sauvetage de la banque américaine Bear Stearns, mais “l’environnement des marchés n’a pas cessé de se détériorer”.

Ainsi le pétrole brut a encore établi un record lundi, frôlant les 140 dollars le baril, pendant que plusieurs grandes banques délivraient des messages inquiétants pour la suite de l’année, même si Goldman Sachs, Lehman Brothers et Morgan Stanley ont livré des résultats trimestriels conformes aux attentes.

“Les banques n’ont pas complètement nettoyé leurs bilans, la situation des rehausseurs de crédit n’est pas assainie, et certains établissements risquent la faillite”, a résumé Christophe Donay, évoquant les graves difficultés de la banque régionale américaine Fifth Third Bancorp.

Sur le front énergétique, la Chine a provisoirement apaisé les marchés en annonçant vendredi une forte hausse des prix des carburants, entretenant l’espoir d’un “ralentissement (de ses) importations de pétrole”, selon les analystes du courtier Aurel. “Cet ajustement de la demande pourrait prendre au moins 6 à 9 mois”, a toutefois averti M. Donay, et risque d’être insuffisant pour provoquer “le repli de 20 à 25% des prix du baril” que le stratégiste juge nécessaire pour ramener un semblant de sérénité sur les places boursières.

Dans l’immédiat, les investisseurs espèrent plutôt de premiers résultats du plan de soutien engagé en mai aux Etats-Unis, avec la publication vendredi des dépenses et revenus des ménages, même si nombre d’économistes craignent que la hausse de l’essence n’engloutisse une partie de cette aide.

La Réserve fédérale américaine, qui réunit son comité de politique monétaire mardi et mercredi, devrait quant à elle clarifier son discours sur l’inflation en revenant “à un ton plus équilibré”, intégrant les risques de récession, pronostiquent les économistes d’ING.

Faute de visibilité sur l’évolution générale des marchés, les gérants s’efforceront de leur côté d’identifier les valeurs susceptibles de garnir leurs portefeuilles d’ici le 30 juin, date “du premier bilan sérieux de l’année”, selon un vendeur d’actions parisien.

Thierry Adrien, très sceptique sur les niveaux de bénéfices attendus par les analystes pour 2008 et surtout 2009, préfère privilégier “la visibilité” des “trois grands secteurs défensifs” que sont l’agroalimentaire, la santé et la distribution alimentaire.

Les stratégistes de CCR Actions recherchent pour leur part des sociétés “capables de fixer et augmenter leur prix de vente” sans que leur demande n’en souffre, donc peu pénalisées par l’inflation, comme CGG Veritas dans le secteur parapétrolier, ou les valeurs du luxe ou des concessions.

Euronext (CAC 40)

 21/06/2008 07:38:59 – Â© 2008 AFP