Pas de “domination allemande” chez Airbus, assure son président Tom Enders

 
 
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à Genève (Photo : Fabrice Coffrini)

[22/06/2008 16:06:00] PARIS (AFP) Le président d’Airbus, l’Allemand Thomas Enders, assure qu’il n’y a pas de “domination allemande” chez l’avionneur et qu’aucune de ses décisions n’est motivée par “des ambitions nationalistes ou politiques”, dans un entretien à paraître lundi dans La Tribune.

Il n’y a “pas de domination allemande”, affirme M. Enders, en citant l’exemple des cinquante principaux dirigeants d’Airbus: “vous constaterez que les Français y sont clairement majoritaires”.

Tout en reconnaissant que “le climat social n’est pas bon” entre Français et Allemands dans l’entreprise, M. Enders dit n’avoir pas pris “une seule décision” qui “ait été motivée par des ambitions nationalistes ou politiques”.

Les quelque 2.000 Allemands qui travaillent à Toulouse pour résoudre les retards de l’A380 “ne sont pas une armée d’invasion”, souligne le président d’Airbus, en dénonçant une “paranoïa anti-allemande dans certains milieux français, les mensonges propagés par certains qui veulent clairement mettre de l’huile sur le feu dans les relations franco-allemandes et porter atteinte à l’image d’Airbus et à sa réputation”.

Dénonçant une “chasse aux sorcières”, il promet que la direction d’Airbus et de sa maison mère EADS est “unie pour réagir face à ces éléments irresponsables”.

Il concède cependant que le plan d’économie Power8 a été mis en place plus lentement en Allemagne: “23% des objectifs seulement avaient été réalisés en Allemagne au 31 mars contre 39% en France” en matière de réduction des frais généraux.

Cette différence s’explique par des différences juridiques entre les deux pays mais aussi parce que la direction a “fourni trop lentement les informations nécessaires au comité d’entreprise allemand”, reconnaît M. Enders.

Il se dit toutefois “persuadé” qu’Airbus tiendra “les objectifs qui ont été fixés, en France, comme en Allemagne”.

Par ailleurs, évoquant l’affaire des délits d’initiés présumés chez EADS et Airbus, M. Enders juge “absurde” les accusations de l’Autorité des marchés financiers portées contre lui-même et d’autres dirigeants.

“Je suis certain que nous serons en mesure de le démontrer”, ajoute-t-il, alors que deux anciens dirigeants, Noël Forgeard et Jean-Paul Gut, ont été mis en examen dans le volet judiciaire de cette affaire.

“Il est évident que cette affaire endommage très gravement notre réputation et celle de l’entreprise”, poursuit M. Enders.

Enfin, concernant le contrat géant des ravitailleurs américains remporté par EADS et son partenaire américain Northrop Grumman contre Boeing, “nous restons persuadés que notre offre commune est supérieure et propose le meilleur avion”, déclare-t-il, après une décision de la Cour des comptes américaines (GAO) qui recommande à l’Armée de l’air de rouvrir les discussions.

 22/06/2008 16:06:00 – Â© 2008 AFP