McCain défend le libre-échange et critique Obama

 
 
[21/06/2008 05:24:55] OTTAWA (AFP)

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à Ontario, Canada (Photo : Geoff Robins)

Le candidat républicain à la présidentielle américaine John McCain a vivement défendu vendredi à Ottawa l’accord de libre-échange nord-américain et critiqué implicitement son rival démocrate, Barack Obama, l’accusant de vouloir dresser “des murs protectionnistes”.

Il faut “défendre sans équivoque” l’accord de libre-échange nord-américain (Alena, avec le Canada et le Mexique) “car il est crucial pour l’avenir de tant de travailleurs et d’entreprises”, a lancé M. McCain devant un parterre d’hommes d’affaires et de personnalités canadiennes.

“Exiger des changements unilatéraux et menacer d’abroger un accord qui a accru le commerce et la prospérité, c’est se retirer derrière des murs protectionnistes”, a ajouté M. McCain faisant allusion, sans le nommer, à son rival démocrate.

Lors d’un point de presse, il a ensuite refusé de critiquer M. Obama pendant un déplacement à l’étranger. Mais il ne s’est pas privé de dénoncer dans un communiqué publié aux Etats-Unis, une apparente inflexion de la position de son adversaire.

“Le peuple américain et nos alliés méritent mieux que des efforts pour réinventer des positions afin de paraître moins irresponsable”, écrit-il dans ce texte.

M. Obama a proposé pendant la campagne des primaires de renégocier l’Alena. Il a paru modérer son opposition à l’accord avant la visite de M. McCain, en déclarant au magazine Fortune que “la rhétorique s’emballe parfois dans les campagnes et en laissant entendre qu’il ne prendrait pas unilatéralement la décision de rouvrir l’accord.

Son équipe de campagne a cependant réaffirmé vendredi qu’il entendait “renégocier” l’Alena une fois élu.

“Si je suis élu président, n’ayez aucun doute, les Etats-Unis honoreront leurs engagements internationaux”, a de son côté martelé M. McCain.

Selon des experts, c’est la première fois qu’un candidat à la présidentielle américaine prend la parole au Canada pendant la campagne.

M. McCain a toutefois affirmé que sa visite n’avait aucun caractère politique et visait à souligner l’importance des relations américano-canadiennes.

“Aucune autre nation ne partage autant de liens avec les Etats-Unis que le Canada”, a-t-il noté, en disant vouloir encore renforcer “l’amitié et la coopération” entre les deux grands voisins, en particulier dans le domaine de l’énergie.

“Nous aurions beaucoup à gagner à harmoniser nos politiques énergétiques”, a-t-il fait valoir en rappelant que le Canada est le premier fournisseur d’énergie des Etats-Unis et dispose des secondes réserves mondiales de pétrole derrière l’Arabie Saoudite.

Il a aussi paru vouloir se démarquer du président George W. Bush sur certains points, soulignant notamment qu’il fermerait la prison de Guantanamo.

L’Alena avait été au coeur de la campagne présidentielle américaine en mars dernier et le Canada s’était retrouvé impliqué dans ce débat, à cause de la fuite d’un mémorandum canadien donnant l’impression que M. Obama était beaucoup plus hostile à l’Alena dans ses déclarations publiques qu’en privé.

Sa concurrente démocrate Hillary Clinton l’avait accusé de tenir un double langage, ce qui pourrait avoir contribué à coûter à M. Obama la victoire dans la primaire de l’Ohio.

Embarrassé, le gouvernement conservateur canadien avait ordonné une enquête, qui a blanchi le chef de cabinet du Premier ministre Stephen Harper, Ian Brodie, et l’ambassadeur canadien à Washington, Michael Wilson.

Ceux-ci avaient été désignés par la presse comme ayant commis des indiscrétions dans cette affaire.

Le Premier ministre Harper n’était pas à Ottawa vendredi, apparemment soucieux de ne pas donner l’impression de prendre parti dans la campagne américaine. M. McCain devait toutefois rencontrer le ministre des Affaires étrangères David Emerson.

 21/06/2008 05:24:55 – Â© 2008 AFP