Même pas mille puits de pétrole…. Cela peut être le titre d’une chanson et on peut considérer que, parfois, trop de biens tuent le bien, et plus les dollars s’amoncellent et plus les neurones s’assoupissent et quand elles dorment on est à la merci de n’importe qui, n’importe quand et n’importe comment.
Et ce constat est visible dans tous ces pays qui, très peu préparés, se sont retrouvés du jour au lendemain à la tête de fortunes immenses et sans programme de développement ou presque et cela se remarque dans la rue où tous les commerçants sont yéménites, les chauffeurs de taxis bangladeshi ou pakistanais et les cadres égyptiens ou nord-africains et les conseillers européens ou américains.
Ajoutez à ce phénomène pétrolier une société qui peine à sortir du moyen âge et qui enferme ses femmes dans un drap noir et qui continue à la considérer comme un être inférieur.
J’y ai quand même rencontré des gens évolués qui veulent faire progresser le pays et des femmes qui sont à Harvard et qui, contrairement à leurs compatriotes, vous serrent la main.
C’est dur le progrès et quand on importe presque tout et on ne fabrique presque rien, on est condamné à rester pauvre, intellectuellement ; et dans ce pays où la télévision impose une ouverture sur le monde, les prémices d’un développement se font sentir et on commence à trouver des jeunes qui travaillent et produisent, notamment dans les services.
Mais un phénomène subsiste et est associé à la culture ancestrale : l’étranger est soit détesté soit craint, et selon son origine et son niveau intellectuel : ayez une tête de pakistanaise et vous êtes une sous-femme, ayez une tête d’Européenne ou d’Américaine et vous êtes une superwoman et êtes traitée en tant que tel.
Le spectacle, par exemple, de l’aéroport réservé pratiquement aux vols sur Le Caire –6 Boeing 747 par jour font la navette Jeddah/Le Caire/Jeddah –est surréaliste : le personnel saoudien maltraite et hurle derrière ces pauvres hères venus du bord du Nil chercher fortune au pays de l’or noir et les familles nombreuses sont légion–, on peut trouver une famille de 8 enfants avec un écart entre l’aîné et le dernier de moins de 7 ans comme si la femme avait été tout le temps enceinte… Et comme j’ai fait une remarque sur la manière de faire, on me regarda, surpris, et on me dit si vous n’êtes pas contente, rentrez chez vous !
Et me voilà de retour, Après une escapade de 30 heures au Caire dont je vous parlerai dans un autre papier !