Le pétrole en hausse après la réunion de Djeddah

 
 
[23/06/2008 15:53:16] LONDRES (AFP)

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éhicule le 21 juin 2008 à Djeddah (Photo : Hassan Ammar)

Les cours du baril de pétrole étaient orientés à la hausse lundi après la rencontre à Djeddah des principaux pays producteurs et consommateurs de pétrole, avec en toile fond un regain de tensions au Nigeria, premier pays producteur africain.

Vers 10H00 GMT (12H00 à Paris), le baril de pétrole Brent de la mer du Nord pour livraison en août prenait 1,49 dollar à 136,35 dollars, sur l’InterContinental Exchange (ICE) de Londres.

A la même heure, le baril de “light sweet crude” pour livraison en août montait de 1,42 dollar à 136,78 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).

La rencontre à Djeddah des principaux pays producteurs et consommateurs de pétrole a recommandé dimanche des mesures techniques pour tenter de stabiliser le marché pétrolier, mais n’a annoncé aucune nouvelle hausse de la production.

La Maison-Blanche a salué lundi l’annonce par l’Arabie Saoudite d’une augmentation de sa production de pétrole mais s’est montrée sceptique quant aux chances que cela ait un impact sur les prix records de l’essence aux Etats-Unis.

“Je pense qu’il faut attendre pour voir”, a dit la porte-parole de la Maison Blanche, Dana Perino, interrogée sur une éventuelle baisse des prix de l’essence après la conférence de Djeddah.

“Toutes les augmentations de l’offre sont les bienvenues, mais comme la demande continue d’augmenter, et pas seulement dans notre pays (…), les règles de l’offre et de la demande continuent à être à l’oeuvre”, a-t-elle ajouté.

Selon les observateurs, les annonces faites lors du sommet ne devraient pas parvenir à calmer les prix du pétrole à court terme, malgré les engagements de l’Arabie saoudite à porter à 15 millions de barils sa capacité de production.

“Le manque de prise de décisions immédiates pour lutter contre la hausse des prix de l’or noir, au-delà de l’annonce saoudienne, a du décevoir nombre d’acteurs du marché et devrait continuer à faire grimper les cours”, commentaient les analystes de Barclays Capital.

La déclaration, rendue publique à l’issue de cette “Réunion de Djeddah sur l’Energie”, recommande simplement une meilleure transparence et une plus grande régulation des marchés financiers, ainsi qu’un accroissement des capacités de production et de raffinage afin d’aboutir à un “fonctionnement efficace du marché pétrolier”.

Inquiet de l’impact du pétrole cher sur l’économie mondiale et, à terme, sur la demande pétrolière, le gouvernement saoudien avait invité le 9 juin les pays consommateurs et producteurs à venir à Djeddah pour y “discuter de l’envolée des prix, ses causes et les moyens d’y faire face”.

Au Nigeria, un groupe armé a détruit à l’explosif un important oléoduc géré par la compagnie pétrolière américaine Chevron.

A la suite des dernières attaques contre des installations pétrolière, notamment Shell et Chevron, la production du Nigeria, 13e producteur mondial, a fortement chuté. Sur une production estimée à 1,8 million de barils/jour, ces deux sociétés se sont déclarées en état de “force majeure”, Shell pour 225.000 barils/jour pendant les mois de juin et juillet, et Chevron pour 120.000.

Dimanche, le principal mouvement armé du Delta du Niger (sud du Nigeria), le Mouvement d’émancipation du Delta du Niger (Mend), qui a revendiqué plusieurs attaques contre des installations pétrolières, a annoncé un “cessez-le-feu unilatéral” à partir de “mardi minuit” (23h00 GMT).

Une réunion d’urgence au plus haut niveau devait réunir lundi à l’Assemblée nationale à Abuja tous les chefs militaires et des forces de sécurité du pays ainsi que les dirigeants des principales multinationales étrangères opérant dans le pays.

 23/06/2008 15:53:16 – Â© 2008 AFP