Baccalauréat 2008 : l’avenir appartient aux télécoms


Par Oualid CHINE

telecom1.jpgLes réseaux de nos deux opérateurs des télécoms ont eu du pain sur la
planche, en cette mémorable soirée du 20 juin. Pour une question de sms,
évidemment. Plus de 156 mille (le nombre de candidats à cette édition 2008
du baccalauréat) ont ainsi été envoyés. Un chiffre à multiplier par dix, si
on inclut les messages de félicitation délivrés aux parents par téléphones
portables interposés. Ce qui a déclenché quasi-instantanément les klaxons
des voitures de toute la République. Pour 600 millimes, les candidats
avaient la possibilité de s’inscrire à partir du 17 juin à ce service
high-tech, pour connaître les résultats. Gageons que nos deux opérateurs ont
décroché le jackpot avec une recette comparable avec celles des fêtes de fin
d’années.

 

Les entreprises chargées de mettre en place les plateformes d’envoi doivent
aussi arrondir leurs chiffres d’affaires. Comme ce fut le cas dès 2006, pour
Jet Multimédia, qui a assuré la diffusion des fameux résultats.

 

Toujours est-il que, visiblement, les technologies de la communication ont
donc conquis les Tunisiens, et font partie de leur quotidien le plus intime.
Des souvenirs aussi mémorables que ceux des examens de passage, ces
véritables rites initiatiques, seront désormais associés à la téléphonie
mobile. Curieux d’ailleurs, que nos opérateurs n’aient pas songé à lancer
une petite campagne publicitaire sur la thématique des examens. Imaginez un
jeune candidat ayant réussi son passage au statut d’étudiant, gardant ce
numéro téléphonique qui lui a transmis une si bonne nouvelle. Nos créatifs
auraient sûrement fait des étincelles avec un tel concept de base.

 

Les accros du net ont aussi eu leur part. Puisque les résultats de l’examen
national s’affichent aussi sur internet, avec un portail dédié au sujet, à
l’adresse www.bac.tn. Autant
de bouleversements technologiques, ces dernières années, qui ont bousculé
les habitudes, et les vieilles traditions. On oubliera donc les vieux
tableaux d’affichage, et les voix portées par un mégaphone sorti uniquement
pour ces grands moments. Ces méthodes, qui paraissent aujourd’hui d’un autre
âge, sont délaissées. Place à la modernité.

 

L’avenir des technologies, vu le nombre croissant des usages qui en sont
faits, paraît donc garanti dans notre pays. Ce qui n’est pas nécessairement
le cas de celui de nos jeunes diplômés. L’orientation universitaire, depuis
longtemps tout aussi informatisée, les enverra dans des filières déterminées
par leurs résultats, et les notes obtenues dans les différentes matières.
L’automatisation ne se résumant pas aux sms, et au portail web du
baccalauréat.

 

Reste à déterminer le futur de ces jeunes lauréats, qui, paraît-il, n’est
pas des plus roses. Même si ce sont fatalement ceux qui auront opté pour les
filières du style informatique ou télécommunication, qui se débrouilleront
le mieux. Les autres ne seront pas nécessairement au bout de leurs peines.
Mais après tout, quoi de plus naturel, après avoir reçu le résultat du bac
par la téléphonie mobile, que de travailler dans un centre d’appels ?

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