[23/06/2008 12:52:33] LAGOS (AFP) Les préparatifs étaient en cours lundi au Niger pour la libération rapide des quatre cadres Français du groupe nucléaire français Areva enlevés dimanche par des rebelles touareg du MNJ, qui ont affirmé que leurs otages étaient “en bonne forme”. Selon des sources proches du dossier, des employés du Comité International de la Croix Rouge (CICR) étaient en train d’effectuer lundi les formalités nécessaires à Niamey afin de pouvoir se rendre dans le nord du pays, considéré comme zone interdite en raison de la rébellion menée depuis le début 2007 par le Mouvement des Nigériens pour la Justice. Joint par téléphone, le chef du MNJ Aghali Alambo a indiqué lundi que ses quatre otages – trois hommes et une femme de 30 à 50 ans – étaient “en bonne forme” et avaient pu parler à leurs familles. Une fois les autorisations été accordées, une équipe du CICR devrait se rendre à Arlit, la “capitale” de l’uranium (un millier de km au nord-est de Niamey), et de là rejoindre en voiture le camp principal du MNJ dans le massif de l’Aïr pour y prendre en charge les quatre employés d’Areva. “Ces personnes ne courent aucun danger”, avait indiqué dimanche le mouvement rebelle sur son site internet. “Le MNJ interpelle les sociétés intéressées à aider notre pays à exploiter ses ressources minières, à regarder la réalité telle qu’elle est et à arrêter de poser des actes qui ne peuvent être interprétés que comme de la provocation”, écrivait également le MNJ. Dimanche, le chef du MNJ avait indiqué que les quatre personnes seraient libérées sans négociations “avec un message pour la direction d’Areva” pour “faire pression” sur le gouvernement nigérien afin qu’il se décide à résoudre la crise touareg. “Nous voulons faire passer le message qu’il est impossible de faire quoi ce soit en matière de prospection et d’exploitation avant la résolution des problèmes dans le nord”, a expliqué le chef du MNJ. “Ce message est en cours de rédaction et sera remis aux quatre personnes”, a-t-il confirmé lundi. “Nous ne sommes pas contre Areva, ni contre aucune autre compagnie étrangère”, a-t-il affirmé. Le MNJ est apparu début 2007 dans le nord du pays et affirme se battre pour les populations locales afin d’obtenir une plus grande part des revenus générés par l’uranium extrait dans la région, et plus d’emplois pour les touareg. Depuis son apparition, le mouvement a mené plusieurs attaques contre des positions militaires mais aussi, en avril 2007, contre le site géant d’Areva à Imouraren, à environ 85 km au sud d’Arlit. Un agent de sécurité nigérien avait été tué et un autre gravement blessé. Le MNJ avait également enlevé en juillet 2007 un cadre de la China Nuclear Engineering and Construction Corporation (CNEC). Après cet enlèvement, la CNEC avait évacué le site de prospection de Teguidan Tessoumt (nord du Niger). Le président Tandja, malgré des appels au dialogue notamment de députés, refuse toute négociation avec le MNJ dont il qualifie les chefs de “bandits et trafiquants de drogue”. Numéro un mondial du nucléaire civil et premier employeur privé du Niger, Areva exploite depuis 40 ans deux gisements, l’un à ciel ouvert à Arlit et l’autre souterrain à Akokan, près d’Arlit, qui ont produit en 2006 près de 2.260 tonnes d’uranium, et bientôt celui d’Imouraren. Après avoir signé à la mi-janvier un nouvel accord avec les autorités nigériennes, Areva avait affirmé “n’être l’ennemi de personne”. |
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