[23/06/2008 15:28:42] PARIS (AFP) Le développement des nanotechnologies est “incontournable” et doit être renforcé, mais “de façon responsable”, en prenant des précautions, a estimé le Conseil économique et social dans un avis rendu lundi. “Les nanotechnologies (technologie de pointe qui s’intéresse aux objets à l’échelle moléculaire ou atomique, ndlr) tiennent une place déterminante dans une vague technologique d’avenir dont nous ne pouvons pas être absents”, a affirmé lors d’une conférence de presse le rapporteur de cet avis, Alain Obadia. Dans son rapport, le Conseil souligne que les nanotechnologies recèlent en effet “un potentiel de développement économique et de création d’emplois incontournable pour le devenir de notre pays et celui de l’humanité”, envahissant des domaines comme l’informatique, la médecine, l’aéronautique ou les énergies nouvelles.
Toutefois, remarque-t-il, il faut “agir de façon responsable face aux risques” en adaptant “aux différents secteurs industriels les précautions nécessaires et les mesures de préventions des risques avérés”. “Le principe de précaution, a cependant noté M. Obadia, ne doit pas être un principe d’abstention, mais plutôt d’action raisonnée et responsable”. L’un des principaux risques des nanoparticules, présentes dans de nombreux matériaux, est leur inhalation. Une nanoparticule compte au moins deux dimensions sur trois sont inférieures à cent nanomètres (un nanomètre correspond à 1 millionième de millimètre). L’introduction de nanotubes de carbone dans l’organisme de souris produirait des symptômes pathologiques comparables à une inhalation de particules d’amiante, ce qui incite à la prudence dans leur utilisation commerciale, selon une étude publiée en mai dans la revue scientifique Nature Nanotechnology.
L’industrie européenne, selon le Conseil, n’a pas encore suffisamment investi le champ des nanotechnologies en comparaison des États-Unis, du Japon ou de la Corée du Sud. La part de ces technologies dans la recherche industrielle atteint en effet 65% au Japon, 60% aux Etats-Unis et seulement 30% en Europe, la France se situant dans cette moyenne, selon M. Obadia. Le CES préconise donc “la mise en oeuvre d’un +small business act+ à la française, voire à l’européenne en direction des PME innovantes”. Quant aux efforts de protection des producteurs et des utilisateurs, ils doivent d’abord porter sur la normalisation en cours, la protection des travailleurs, les problèmes éthiques et la transparence vis-à-vis du public, selon l’avis du Conseil économique et social. |
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