France : le moral des industriels stable en juin, mais les inquiétudes demeurent

 
 
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Des rouleaux de fibres dans une usine textile en France en janvier 2008 (Photo : Jean-Philippe Ksiazek)

[24/06/2008 15:08:54] PARIS (AFP) Le moral des industriels français est resté stable en juin, l’indice qui le mesure se maintenant à 102 points après le “net fléchissement” observé en mai, sans toutefois rassurer les analystes qui anticipent un ralentissement voire une baisse de la production.

Le moral des industriels avait chuté de quatre points en mai et de deux point en avril, selon l’Insee.

“Selon les chefs d’entreprise interrogés en juin, la conjoncture industrielle s’est stabilisée, après le net fléchissement signalé le mois dernier”, souligne l’Institut de la statistique dans un communiqué.

“A 102, il (le moral des industriels, NDLR) est demeuré au-dessus de sa moyenne de long terme, mais aussi au plus bas depuis décembre 2005”, rappelle Mathieu Kaiser de chez BNP Paribas.

Pour Marc Touati de Global Equities, le climat des affaires dans l’industrie fait du “surplace”. “En se stabilisant à 102, celui-ci confirme la forte baisse des derniers mois, montrant par là-même que la croissance industrielle restera très molle, sans pour autant s’effondrer”.

“Les entrepreneurs de l’industrie manufacturière estiment que le rythme de leur activité passée est resté modéré. Les stocks de produits finis demeurent jugés proches de la normale”, indique l’Insee.

“Les carnets de commandes se dégarnissent un peu, mais sont toujours considérés comme normalement fournis. Les carnets de commandes étrangers se maintiennent à un niveau proche de la moyenne de longue période”, selon l’Insee.

“Au vu des perspectives personnelles de production, la croissance de l’activité resterait modérée au cours des prochains mois”, souligne l’Institut.

Selon Mathieu Kaiser, cette “dégradation de l’opinion des entreprises” provient essentiellement de la faiblesse de la demande intérieure, “ce qui confirme les craintes sur l’évolution de la consommation et de l’investissement des ménages, dont les finances sont soumises à d’intenses pressions”.

Elle s’explique également par “l’annonce de hausse(s) de taux prochaine(s) par la BCE”, couplée aux “inquiétudes des chefs d’entreprise sur les tensions économiques mondiales persistant depuis août 2007”.

“La situation n’est pas catastrophique, mais la production pourrait se ralentir, voire baisser au cours des semaines et des mois à venir”, estime pour sa part Alexander Law, du cabinet Xerfi.

Les perspectives générales, qui représentent l’opinion des industriels sur l’activité de l’industrie dans son ensemble, “demeurent pessimistes”, prévient l’Insee.

Au total, le signal envoyé par les industriels est “mitigé” et ces derniers “nous font part d’une certaine incertitude”, juge Alexander Law. “Tout en restant mesurés sur leur propre activité, (ils) anticipent une dégradation de la conjoncture française dans son ensemble, ce qui pourrait impacter leurs décisions d’investissement”.

Pour Mathieu Kaiser, l’indice “devrait donc reprendre le chemin de la baisse dans les prochains mois”.

 24/06/2008 15:08:54 – Â© 2008 AFP