[24/06/2008 16:26:52] PARIS (AFP) Forte baisse des mises en chantier de logements entre mars et mai, mauvais résultats au premier semestre pour plusieurs promoteurs, chute des cours de Bourse des groupes immobiliers et du BTP: des nuages noirs s’accumulent sur le secteur du bâtiment. Les mises en chantier de logements en France ont de nouveau fortement baissé entre mars et mai, de 21,6% à 83.166 unités, et les permis de construire de 19,9%, à 112.933 unités, selon les chiffres du gouvernement publiés mardi. Sur les 12 derniers mois, le nombre de mises en chantier est seulement en repli de 2,6%, à 410.032 unités. Mais le nombre de permis de construire a reculé de 10,7%, à 511.377 unités. “Le niveau de construction demeure important malgré des écarts entre régions”, souligne auprès de l’AFP le ministère du Logement. “Au cours des 12 derniers mois, dans deux des principales régions tendues, la construction est restée dynamique, en Rhône-Alpes, avec une progression de 12%, ou l’est devenue en Ile-de-France avec une progression de 10%”, précise-t-il. Le président de la Fédération des promoteurs-constructeurs (FPC), Jean-François Gabilla, ne se montre “pas surpris de ces chiffres qui traduisent mathématiquement la baisse des ventes de logements neufs aux troisième et quatrième trimestres 2007 et au premier trimestre 2008”. En mai, les mises en chantier (ne) se sont repliés (que) de 10%, des chiffres qui, selon le président de la Fédération française du bâtiment (FFB), “démontrent une petite embellie, même si elle n’est pas suffisante”. La chute globale est particulièrement ressentie par les principaux promoteurs. Après Kaufman and Broad, qui vient d’annoncer une chute de 71,3% de son bénéfice au premier semestre et prévoit un recul de l’ordre de 5% de son chiffre d’affaires pour 2008, ce sont les Nouveaux Constructeurs (LNC) qui ont revu à la baisse leurs prévisions. Le groupe d’Olivier Mitterrand table désormais sur une croissance du chiffre d’affaires entre 10% et 15% en 2008 contre 20% auparavant et une marge opérationnelle courante d’environ 8% contre 10%. “Il y a un effet ciseaux avec une demande d’acheteurs moins solvables mais avec des prix du foncier et de construction qui ont fortement augmenté alors que les taux d’intérêt remontent”, explique Jean-Luc Poidevin, directeur général délégué en charge du logement chez Nexity. Conséquence inattendue: la planche de salut pourrait venir du logement social. “On a beaucoup de propositions de promoteurs privés qui nous demandent de reprendre la moitié de leurs opérations, par exemple à Toulouse, en Alsace et en Normandie”, souligne Yves Laffoucrière, directeur général du groupe 3F, l’un des principaux intervenants du logement social avec 150.000 logements en portefeuille. Les marchés financiers sanctionnent durement les dernières annonces. L’action de LNC, après avoir perdu 37,5% de sa valeur depuis le début de l’année, a dévissé durant la journée de mardi avec un repli de 9,02% à 16H00. Par contagion, tout le secteur du BTP souffre à la Bourse de Paris. Depuis le début de l’année les baisses sont impressionnantes: Bouygues (-28%), Vinci (-22%), Eiffage (-36%), Saint-Gobain (-39%) ou le promoteur Nexity (-42%) dont les résultats du premier semestre, le 31 juillet, sont très attendus. |
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