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[25/06/2008 16:04:28] WASHINGTON (AFP)
La Banque centrale américaine (Fed) achève mercredi une réunion de deux jours qui ne devrait pas déboucher sur une modification de son taux directeur, mais dont le communiqué final pourrait suggérer l’amorce d’un futur resserrement. Le Comité de politique monétaire (FOMC) de la Réserve fédérale doit publier un communiqué à l’issue de sa réunion, vers 14h15 locales (18h15 GMT). Les économistes estiment en majorité que la Banque centrale va laisser inchangé son taux directeur aujourd’hui fixé à 2%, pour parer au risque durable de récession de l’économie et aux tensions sur les marchés financiers. Le début de la réunion du FOMC a coïncidé avec la publication d’indices peu encourageants pour la première économie du monde. Le moral des consommateurs américains a plongé en juin et devrait continuer à se dégrader dans les mois à venir, vu la modestie de leurs attentes sur l’emploi et la situation économique. Par ailleurs, les prix des logements ont enregistré leur seizième mois consécutif de baisse en avril, alors que la Fed fait du redressement du marché immobilier un préalable au rétablissement de l’économie américaine. En dépit de la faiblesse de la conjoncture, beaucoup s’attendent à lire entre les lignes du communiqué final de la Fed l’amorce de futurs resserrements des taux, en raison des risques de plus en plus élevés sur le front de l’inflation. “Les marchés ont fait monter les attentes d’une possible hausse des taux aussi rapidement qu’à la réunion du 5 août”, notaient récemment les experts de la Société générale.
“A la lumière des derniers commentaires anti-inflation de plusieurs responsables, l’attention se portera sur le ton du communiqué officiel et sur une possible inversion” de la priorité de la politique monétaire, jusqu’ici axée sur la lutte contre la récession, estime Joseph LaVorgna, économiste de la Deutsche Bank. “Nous nous attendons à ce que l’accentuation récente des inquiétudes en matière d’inflation chez les décisionnaires apparaisse de façon plus formelle dans la rhétorique officielle, impulsant une tonalité légèrement plus dure en matière d’inflation”, explique-t-il. “Toutefois, nous ne pensons pas que la Fed aille jusqu’à adopter un biais explicitement favorable au resserrement”, conclut M. LaVorgna. De nouveaux symptômes d’une accélération de l’inflation sont apparus en mai, avec une accélération surprise des prix à la production. Cependant, “ce que combat aujourd’hui la Fed ce sont les attentes d’inflation, pas l’inflation elle-même”, remarque Joel Naroff, économiste indépendant. “Dans cette guerre, la première initiative consiste en des effets de manche”, a-t-il poursuivi. “Nous ne verrons pas l’initiative suivante, à savoir une hausse des taux, avant la toute fin de l’année, au plus tôt”, juge-t-il. Une remontée “vigoureuse” des taux sera opportune lorsque les premiers signes de reprise apparaîtront, pense également le numéro deux du FMI, John Lipsky. Mais un durcissement de la politique monétaire ne devrait pas intervenir rapidement pour ne pas dégrader la situation sur le front du chômage, a-t-il averti vendredi. |
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