[25/06/2008 20:30:14] STOCKHOLM (AFP)
Le constructeur automobile suédois Volvo Cars, filiale à 100% de l’américain Ford, va supprimer 2.000 emplois dans le monde, en raison d’une détérioration persistante sur le marché américain. “Dans le cadre d’un programme de réduction des coûts, Volvo envisage de supprimer les postes de 1.400 employés et de 600 ouvriers”, a annoncé mercredi le groupe dans un communiqué. Il précise qu’au total, 1.200 emplois seront supprimés dans ses sites en Suède et que les contrats de 500 consultants seront “annulés”. A l’étranger, ce sont 300 emplois qui seront en outre supprimés. Une porte-parole Maria Bohlin a indiqué à l’AFP que la répartition des suppressions n’était pas encore établie et que des négociations étaient en cours avec les représentants des salariés. Le plan social devrait être mis en oeuvre à la fin de l’année. A la fin 2007, Volvo Cars comptait près de 24.400 employés dont 17.600 en Suède. Ces suppressions représentent quelque 8% de l’ensemble des effectifs. Le constructeur explique ces suppressions d’emplois par les effets de change négatifs, en raison de l’affaiblissement continu du dollar et par la hausse des prix des matières premières. Le suédois a également pâti de la détérioration du marché américain, l’un de ses principaux avec la Suède, l’Allemagne et la Grande Bretagne. Aux Etats-Unis, les ventes des voitures de la célèbre marque suédoise, fabriquées essentiellement dans le pays scandinave, ont accusé une baisse de 8,4% l’an passé comparé à 2006. Les ventes n’y sont en outre plus rentables en raison de la faiblesse du dollar. Volvo ajoute qu’il a accusé une perte nette de 151 millions de dollars au premier trimestre et que “le but est le retour à la rentabilité”. De janvier à mars, la croissance soutenue des marchés émergents n’a pas pu compenser la détérioration sur ses marchés principaux où la tendance est à l’achat de voitures plus petites et plus économes en carburant. “La stratégie est de continuer à croître sur les marchés tels que la Russie, la Chine et l’Europe de l’Est tout en maintenant une bonne position sur les marchés mâtures européens”, a encore commenté Volvo. “Il s’agit d’une mesure regrettable mais nécessaire si nous voulons avoir une meilleure position financière”, a commenté Fredrik Arp, PDG de Volvo Cars, cité dans le communiqué. “Nous devons nous attaquer aux conditions de marché difficiles, en particulier sur le marché américain”, a-t-il ajouté. “Les gens sont inquiets sur le devenir. Il ne s’agit pas d’une situation ordinaire pour nous chez Volvo”, a déclaré à l’agence TT Mikael Sällström, à la tête de la fédération métallurgique IF chez Volvo Cars. Il a ajouté que sur le site de Göteborg, où 1.105 emplois vont être supprimés, il y avait 30 à 35 départs chaque mois. Le syndicaliste a enfin indiqué que les négociations démarreraient après les vacances d’été. Volvo Cars avait été racheté par le constructeur américain Ford en 1999 pour 6,45 milliards de dollars. L’essentiel de sa production se trouve dans le sud de la Suède (Göteborg). Les voitures de la marque suédoise sont également produites à Gand en Belgique (4.110 employés). Ces derniers mois, des rumeurs récurrentes prêtent à Ford l’intention de céder cette filiale suédoise, hypothèse que les dirigeants du groupe ont, pour l’instant, écarté à plusieurs reprises publiquement. Lui-même en restructuration et en difficultés en raison de la détérioration du marché américain, Ford a déjà cédé la marque Aston Martin en mars 2007, puis Jaguar et Land Rover, fin mars 2008. Il envisagerait également de céder sa marque Mercury, qui connaît des difficultés, selon des informations de presse. |
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