[25/06/2008 19:43:13] WASHINGTON (AFP)
La Réserve fédérale américaine a laissé inchangé mercredi son principal taux directeur à 2%, jugeant que les risques sur la croissance avaient “quelque peu” diminué mais que les risques d’une relance de l’inflation s’étaient dans le même temps accrus. “Même si les risques baissiers en matière de croissance demeurent, ils semblent avoir quelque peu diminué, et les risques haussiers en matière d’inflation et d’attentes d’inflation ont augmenté”, a estimé le Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC), dans son communiqué. Pareille décision traduit une pause dans un long cycle baissier: la Fed a réduit son taux directeur de 3,25 points depuis l’été 2007 pour parer aux risques de récession et aux tensions sur les marchés financiers. Lors de sa dernière réunion, le 30 avril, la banque centrale avait encore abaissé d’un quart de point son principal taux directeur. “L’activité économique continue de croître, traduisant en partie un raffermissement de la consommation des ménages”, a relevé la Fed, en repoussant la possibilité d’une récession pour la première économie du monde. Cette évaluation optimiste est nuancée par une allusion nouvelle au chômage: “les marchés du travail se sont affaibli davantage”, a relevé la Fed. Cette fragilité du marché de l’emploi s’ajoute à celle des marchés financiers toujours “soumis à des tensions considérables”, suivant une formule identique à celle de son précédent communiqué. La Fed a en outre énuméré les risques qui vont peser sur la croissance “au cours des tous prochains trimestres”, à savoir “les conditions de crédit restrictives, la poursuite de la contraction du logement et la hausse des prix de l’énergie”. C’est la première fois que la Fed cite ce dernier facteur dans ses prévisions. Ce nouvel élément, mentionné à deux reprises, est en partie à l’origine du fait que, selon elle, “les incertitudes sur les perspectives d’inflation demeurent élevées”. La Banque centrale américaine se sent toutefois en mesure de dater un peu plus précisément que lors de sa précédente réunion l’échéance pour une modération des tendances inflationnistes. “Le comité s’attend à ce que l’inflation se modère plus tard cette année et l’année prochaine”, a-t-il dit. Il estimait encore fin avril que cette modération interviendrait “dans les prochains trimestres”. Une nouvelle fois, la réunion du FOMC a été marqué par des dissensions: le patron de la banque régionale de Dallas, Richard Fisher, le porte-drapeau des “faucons” au sein des instances dirigeantes de la Fed, a voté contre le statu quo, ayant préféré une hausse immédiate du taux directeur. |
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