Oracle ignore la crise et accroît son bénéfice annuel de 29%

Le logo d’Oracle (Photo : Gabriel Bouys)

L’éditeur américain de logiciels pour les entreprises Oracle a annoncé mercredi une hausse de 29% de son bénéfice net ajusté lors de son exercice 2007/08 (achevé fin mai), qu’il a attribuée à des gains de parts de marché sur tous ses grands concurrents.

Oracle a dégagé un résultat de 5,5 milliards de dollars, contre 4,2 milliards de dollars un an plus tôt, selon un communiqué du groupe.

Rapporté au nombre d’actions, le bénéfice courant du groupe s’établit à 1,30 dollar, là où le marché tablait sur 1,27 dollar. L’année précédente, le BPA par action hors élements exceptionnels avait été de 1,01 dollar.

Sur le seul quatrième trimestre, le groupe californien a dégagé un bénéfice net ajusté de 2,0 milliards de dollars, en progression de 27%.

Son bénéfice par action s’est établi à 0,47 dollars hors exceptionnel et à 0,39 dollar une fois recalculé à la norme comptable GAAP. Les marchés, qui établissent leur consensus hors exceptionnel, tablaient sur 0,44 dollar, contre 0,37 dollar lors des trois mois correspondants de l’exercice précédent.

La progression des résultats du groupe sur l’année écoulée a été tirée par la forte augmentation de ses ventes, comme s’il n’était pas touché par le ralentissement en cours aux Etats-Unis et dans le monde. Son chiffre d’affaires a crû sur ces douze mois de 25%, pour atteindre 22,4 milliards de dollars.

“Nous avons enregistré la plus forte croissance de nos ventes de licences de logiciels en une décennie, encore plus forte qu’au plus fort de la bulle internet”, a noté la directrice financière Safra Catz. “Cette année aurait été considérée comme une bonne année avec une économie en plein boum, alors là dans le contexte actuel…” a-t-elle souligné lors d’une conférence téléphonique.

Les principales activités de l’entreprise de Redwood Shores ont enregistré des hausses à deux chiffres: +28% pour les logiciels (à 7,5 milliards), +24% pour la maintenance et les mises à jour de logiciels installés (à 10,3 milliards) et +21% pour les services (à 4,6 milliards), selon son communiqué.

“Le produit des nouvelles licences de logiciels applicatifs d’Oracle ont crû de 38% lors de l’année fiscale 2008, alors que le revenu des nouvelles licences de SAP n’a crû que de 13% lors de leur dernière exercice”, a commenté le président exécutif Charles Philips, cité dans le texte.

“C’est la troisième année consécutive que nous avons pris des parts de marché dans l’applicatif à SAP”, a-t-il fait valoir. Lors de la conférence téléphonique, il a plus tard souligné que son groupe avait aussi progressé sur d’autres segments du marché face à IBM et à Microsoft.

Cette progression de l’activité ne s’est pas faite au détriment des marges, qui se sont améliorées de 2 points, pour atteindre une proportion record de 43% du chiffre d’affaires. Le bénéfice par action (hors exceptionnel) a ainsi triplé au cours des cinq dernières années, a fait valoir Oracle.

Pour le trimestre en cours, Oracle table sur un bénéfice courant par action de l’ordre de 0,26 à 0,27 dollars pour le premier trimestre de son exercice 2008/09 (juin-août), a précisé Mme Catz. Un tel pronostic est conforme aux attentes du marché qui prévoit un bénéfice par action de 0,27 dollar.

La croissance du chiffre d’affaires devrait être un peu moins soutenue, de l’ordre de 18% à 20%, mais le premier trimestre 2007 avait été exceptionnellement soutenu, a-t-elle relevé. Il devrait bénéficier pleinement toutefois de l’apport de la nouvelle filiale BEA Systems, selon elle.

Mme Catz a souligné ne pas avoir perçu de ralentissement sur les marchés du groupe. “Nous ne pensons en aucune façon que notre stratégie est menacée d’une panne d’essence”, a-t-elle fait valoir.

Ces résultats étaient bien accueillis lors des échanges électroniques tenus après la fermeture de la séance officielle de Bourse: l’action Oracle gagnait 1,51%, à 22,89 dollars.