[26/06/2008 11:33:10] MILAN (AFP) La première banque italienne Unicredit a annoncé jeudi qu’elle allait tailler dans ses effectifs en Europe de l’Ouest pour se concentrer sur son développement en Europe de l’Est et améliorer ses ratios de solvabilité, après une vague de grosses acquisitions. La banque va supprimer 9.000 postes en Italie, Allemagne et Autriche et en créer 11.500 en Europe centrale et de l’Est où 1.300 nouvelles agences vont être ouvertes, dans le cadre de son plan stratégique 2008-2010. En Europe de l’Est, la banque “va développer significativement son réseau tandis qu’elle va se concentrer sur l’efficacité, la rationalisation et le contrôle des coûts en Europe de l’Ouest”, explique t-elle. Au cours des trois dernières années, Unicredit a mené une importante politique d’acquisitions, rachetant l’allemand HVB, l’italien Capitalia, l’ukrainien Ukrsotsbank et la banque kazakhe ATF, ce qui lui permet de revendiquer la place de numéro un en Europe de l’Est. Le groupe employait 177.000 personnes fin 2007, dont 100.000 en Europe de l’Ouest. A l’horizon 2010, il comptera 180.000 salariés avec un basculement vers l’Europe de l’Est dont la part passera de 44% à 50% des effectifs totaux. La page des acquisitions est terminée et Unicredit a désormais pour objectif “d’extraire de la valeur” de ces activités, a souligné le président d’Unicredit, Dieter Rampl, devant les analystes à Vienne. La banque promet qu’elle accroîtra son bénéfice par action de 10% à 12% par an d’ici 2010 tout en augmentant ses recettes de 6,7% par an. L’Europe de l’Est fournira l’essentiel de la croissance des revenus, avec un objectif de progression de 19% par an contre seulement 3% en Europe de l’Ouest. Le développement à l’Est sera cependant différencié, avec un effort particulier pour quatre pays “à fort potentiel de croissance”: la Russie, la Turquie, la Roumanie et l’Ukraine qui représenteront près de 900 des 1.300 nouvelles agences. Dans ces pays, la banque figure entre le 4e et le 10e rang des banques du pays. La croissance sera “plus sélective” dans d’autres pays, comme la Pologne, la Croatie, la Bosnie ou la Bulgarie, où la banque occupe déjà la première place, a-t-elle indiqué. Au chapitre des économies, les suppressions de postes viendront essentiellement de l’Italie en raison de l’absorption de Capitalia et de l’unification des réseaux informatiques. Le plan d’Unicredit a été fraîchement accueilli par les marchés, le titre cédant 3,35% à 3,98 euros à 10H36 GMT, dans un marché en baisse de 1%. Le titre Unicredit a perdu 40% en 12 mois, touché par la crise financière, l’abaissement de ses prévisions 2008 au premier trimestre et l’affaiblissement de ses paramètres patrimoniaux après ses acquisitions. Ce plan “semble prudent”, pour Deutsche Bank. Il “ne présente pas de nouveauté significative et confirme qu’Unicredit est touché par le ralentissement”, note de son côté Cheuvreux. Sur les ratios patrimoniaux, Unicredit vise un ratio Core Tier 1, qui mesure les réserves disponibles face à d’éventuelles difficultés de ses clients, à 7,10% en 2010, contre 5,74% à la fin du premier trimestre. Ce ratio, très surveillé en raison de la crise financière, devrait atteindre 6,2% dès fin 2008. Le patron d’Unicredit, Alessandro Profumo, a à nouveau assuré qu’il n’aurait pas besoin d’augmentation de capital pour respecter son plan de marche. |
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