Dans
le dernier numéro de l’économiste Maghrébin du 16 juin 2008, Mr. MOKDADI
HAMADI explique que la diversification des produits financiers et le bon
usage de la gestion de portefeuilles conditionnent un environnement propice
pour développer l’épargne nationale investi sur une période longue et
moyenne.
L’intérêt est ainsi porté sur les règles d’or à respecter et les
conditions pour que la collecte d’une épargne nouvelle stable devrait se
réaliser, il est d’usage d’assurer le relais d’une bonne partie des capitaux
permanents des sociétés en mettant en apport une épargne disponible en quête
de placements et une épargne déjà investie mais souhaitant retrouver une
certaine liquidité.
Livret
d’épargne, placement monétaire, bons de trésor (BTA, BTCT, obligations
privés), dépôts à termes, bourse, CEA, FCP, SICAV, assurance vie….,
l’investisseur, personne physique ou morale ( y compris les institutionnels)
désirant une épargne régulière doit choisir parmi ces produits le support le
mieux adapté à ses besoins (qui varie par exemple pour les personne
physiques en fonction de l’âge et des revenus), d’autant plus que banques,
assureurs et intermédiaires financiers proposent aujourd’hui des produits
évolutif. Et s’accordent à développer d’autres dans le cadre des relations
privilégies entre les établissements financiers leurs clients.
Toutefois, si on s’intéresse aux produits du marché financier, un simple
examen de l’évolution du marché tunisien durant ses dernières années, nous
enseigne que les mécanismes du marché sont régis par une réglementation
avantageuse qui répond aux normes internationales, sans occulter qu’elle est
fortement maîtrisée par les opérateurs.
Dans ce cas, il est opportun d’analyser la genèse du risque du marché et les
systèmes qui le lie aux différents mécanismes qui sont influencés par un
mouvement d’ensemble dicté par l’instant de décision de constituer une
épargne stable et correctement rémunérée
Sachant que les investisseurs cités au dessus sont susceptibles d’effectuer
des opérations de placement, combinant dans une proportion variable par
chacun d’eux des objectifs : une bonne rémunération des flux et des plus
value sur cession, tout en tenant compte de leur attitude vis-à-vis du
risque global du marché.
Cette attitude s’analyse comme étant la résultante d’une attirance ou d’une
aversion au risque d’entreprise ou au risque du marché (spéculation).
Le choix du titre composant un portefeuille permet aux investisseurs en
valeurs mobilières de moduler leurs objectifs en considérant que le marché
des obligations bénéficie d’une garantie (marché sans risque et à échéance
généralement certaines à MLT) est un marché efficient, c’est-à-dire que le
cours des obligations s’ajustent spontanément et sans aucun délai sur la
valeur actuelle avec le taux d’actualisation des investisseurs qui
interviennent sur le marché.
Une analyse moins schématique du marché des obligations montre qu’il existe,
indépendamment du risque d’insolvabilité des emprunteurs, un risque de
marché que conditionne les anticipations sur l’évolution des taux et qui se
traduisent à posteriori par des pertes compensées par des gains équivalents.
Ainsi le rôle des analystes financiers qui reçoivent des sociétés faisant
appel public à l’épargne des flux d’information, les traitent et les
transforment en recommandation d’achat ou de vente d’actions ou
d’obligations, en tenant compte du taux d’actualisation du marché non
risqué, ainsi que de l’influence de l’environnement économique. En
filigrane, la communauté des analystes financiers représente l’organe
fonctionnel du marché financier.
Cet organe doit intégrer le rôle des investisseurs à qui il arrive
d’intervenir coup par coup sur le marché, surtout des actions, à seule fin
d’en corriger les excès. Cette catégorie a parfois une attirance pour le
risque marché qui n’est pratiquement rien d’autres, sans aucune nuance
péjorative, qu’un risque de jeux de hasard !
Ainsi, la finalité outre le collecte d’une épargne nouvelle stable à MLT est
d’assurer le relais d’une large partie des capitaux permanents des sociétés
APE en mettant en apport une épargne disponible en quête de placements, et
une épargne déjà investie mais souhaitant retrouver sa liquidité.
Nonobstant, il faut toujours se méfier des « tuyaux » colportés
complaisamment parce qu’il s’avère sans fondement, l’épargnant sera
complètement désemparé et il ne sera quelle attitude adoptée dans la mesure
où il n’a aucune information rationnelle que justifie sa position. Le bon
sens doit être de mise.
Ainsi importe t-il d’examiner de près, non seulement de façon dont le risque
du marché (risque spéculatif) prend naissance mais encore les voies et les
moyens permettant de le réduire à un niveau tolérable, notamment pour les
petits porteurs, qui n’ont pas généralement la moindre idée de la véritable
nature du risque auquel ils s’exposent.
Dans cette logique, et avant de se poser cette question de risque à prendre,
il est conseillé de ne pas investir en portefeuille de valeurs mobilières
des sommes dont on pourra avoir besoin dans les prochains mois (Très CT), on
prend ainsi un risque majeur celui d’être obligé de vendre au plus mauvais
moment sous la contrainte de la précipitation, parce qu’on doit faire face à
des dépenses imprévues.
Un financement d’un logement, par exemple peut obéir à des règles de
diversification de son épargne (entre épargne sur livret, marché financier
et marché monétaire), d’où il est prudent de répartir les risques sans
émietter le portefeuille en réalisant des parts des actions, SICAV, FCP et
placements monétaires en cas de besoin.
Toutefois, il faut demeurer attentifs à toute information officielle et lire
la presse financière (écrite et électronique) pour se faire une idée sur les
nouvelles auxquelles il faut s’accrocher pour faire des arbitrages parfois
nécessaires. Aussi personne n’est obligé de consulter quotidiennement le
cours pour se donner des sueurs froides. A moyen terme, un portefeuille bien
structuré donnera de bons résultats, parce qu’une volatilité accrue
provoquée par une offre circonstanciée peut être néfaste sur la rentabilité
du portefeuille.
Sur un autre plan, il est recommandé d’avoir en permanence des liquidités
qui permettent de saisir les opportunités qui se présentent. Les SICAV, les
FCP obligataires jouent, dans ce cas, le rôle de la locomotive. Le volume de
capitaux drainés par ses instruments est à l’ordre de 3025 MDT en 2007 pour
atteindre en mai 2008 à 3 332 MDT, soit une hausse remarquable de 10% en
cinq mois.
Ainsi, la
création des SICAV et FCP dédiés aux tunisiens résidents à l’étranger (TRE)
avec l’alignement de sa fiscalité avec celle de CDC bancaire, stimule
certainement l’attrait d’une épargne additionnelle de nos citoyens vers le
pays.
La performance des
marchés et les souscriptions nettesdu public se conjuguent pour
expliquer cette progression.
Parallèlement,sur
le marché des actions, le mécanisme très banal que résulte de l’application
de l’adage selon lequel il faut « acheter au son du canon et vendre au son
du violon » ne suffit pas pour endiguer le risque du marché à un niveau
acceptable par les investisseurs boursiers.
Ainsi, s’il faut
savoir acheter, il est indispensable de savoir vendre, c’est-à-dire de
prendre ses bénéfices, un objectif de 15 à 20% par exemple est à tout fait
raisonnable.
Souvent rapportés
par des spécialistes de la gestion privée à l’échelle internationale, c’est
qu’avant de se lancer dans des placements risqués, la constitution d’un
patrimoine équilibré passe par l’acquisition de son logement principal,
après quoi investir en produits financiers permet de profiter de la
supériorité à MLT des rendements en limitant les risques.
L’assurance vie,
par exemple qui offre sécurité, rendement et flexibilité (commele
contrat en unité de compte) pourrait résoudre de nombreux problèmes de
successions en bénéficiant des avantages fiscaux non négligeables.
(Dégrèvements allant jusqu’à 3000 TND par an).
Autrement dit
l’assurance vie multi-supports permet à la fois de se constituer une
épargne tout en ayant un contrat de prévoyance avec un avantage successoral
à la clef.
Toutefois,
l’allocation d’actifs d’un portefeuille dite équilibrée doit normalement
s’investir en 50% actions, Sicav ou FCP mixte, 30% en obligations soit FCP
ou SICAV obligataire et 20% en produits monétaires. Ce dernier poste
correspond à une attitude de prudence pour réaménager son portefeuille par
intermittence au profit des valeurs représentant un PER moins élevés.
Cette situation
dépend de la fonction des cours de bourse d’une action, ou d’une obligation
de fait que le cours dépend fortement des anticipations faites par les
analystes et les investisseurs quant à la santé future de la société qui
fait l’objet d’étude, de contact avec les dirigeants, de l’analyse des
indicateurs et de l’identification de l’historique des cours sur au moins 12
mois, ainsi que du PER (Price Earning Ratio : cours / bénéfice par action)
De même, le cours
de bourse est couramment influencé par la stratégie de la société, sa
communication financière, son management, sa politique de distribution de
dividende…., ainsi que des facteurs exogènes à savoir : le taux
d’imposition, la libéralisation de l’économie, le taux de d’intérêt…
Par ailleurs, tout
placement en bourse est sujette à l’appréciation de la rentabilité
(comparaison entre le revenu espéré et l’investissement initial), le PER
reste un instrument de mesure et un baromètre utilisé par tous les
opérateurs sur le marché boursier, il prend toute sa valeur, du fait qu’il
est le dénominateur commun des différents modèles d’évaluation.
Dans tous les cas,
nous sommes en présence et en permanence d’une attitude pessimiste qui
provoque une forte baisse du marché et une autre plus mécanique – optimiste-
qui propulse les indices vers la hausse. L’alternance des deux comportements
est difficile laissant la gestionnaire de portefeuille mitigé dans ses
décisions de placement.
Et parce que « les
arbres ne montent jamais au ciel » qu’il faut dépasser le rôle d’un simple
observateur et avoir le courage à restructurer son portefeuille, sachant
que l’essentiel des mauvaises et des bonnes nouvelles ainsi que le dividende
courus sont déjà dans la cotation affichée.
Plusieurs facteurs doivent êtres
observés en permanence par le gestionnaire de portefeuille à savoir :
-La variation du taux d’intérêt
L’évolution des actions, divergent avec celle des obligations ; Quand les
premières sont à la hausse, et pas les secondes, il est dans l’intérêt de
l’investisseur de basculer d’un coup, vers le marché des obligations devenu
meilleur marché.
Pour ces raisons, qu’il est
indispensable de développer le marché secondaire obligataire et de le rendre
dynamique. Il doit être en phase avec les ambitions de la finance direct
par le marché.
-Les indicateurs et les
fondamentaux de l’entreprise
L’appréciation de ces facteurs
peuvent impacter positivement ou négativement le comportement d’une valeur
côté.
-La liquidité
Cette condition et un facteur
structurel de soutien à une bonne physionomie de marché.
-Présence des institutionnels :
régulateur du marché
Avoir la certitude que dans le cadre
d’une ouverture de capital au public, les investisseurs institutionnels
résident et étrangers bénéficiant d’une tranche de placement spécifique, ce
qui permettra de sauvegarder un équilibre essentiel pour le marché.
-La situation et les résultats
dégagés par la gestion collective (OPCVM)
De nombreux avantages sont recensés;
Sécurité, compétences de gestion, diversification, rendement net d’impôt,
disponibilité des fonds ; Elle offre, en effet, aux actionnaires qui n’ont
pas portefeuilles suffisamment importants pour diversifier les risques et
accéder à une compétence en matière de gestion d’actifs.
Sans oublier que le Compte Epargne en
Actions, assure une stabilisation de l’épargne avec des possibilités
d’investissement progressif avec un mode de sélection des titres rationnels
(80% actions, 20% bons de trésor), ceci permettra de contourner les
décisions de prise de position des investisseurs qui agissent souvent de
manière très passionnelle aux soubresauts de la bourse.
Par ailleurs, le gestionnaire doit
développer des techniques, pour constituer, faire évoluer et solder
convenablement ses portefeuilles en valeurs mobilières.Enfin, rappelons
qu’il existe six règles d’or à respecter pour mener à bien un investissement
en portefeuille, puisqu’il nécessite un veille permanant des ajustements,
il faut être convaincu d’un gestionnaire est capable d’entrer et sortir à
temps d’un marché est une illusion. Il est malheureux de se voire en dehors
d’un marché qui monte pour cela :
Ø Il faux prendre son temps : Il ne faut
céder à l’emballement, ni à la panique que ce soit pour acheter ou pour
vendre et pour bien juger une stratégie, il faut se fixer l’horizon de trois
ans, l’important est de savoir contraindre ses envies et résister aux effets
de mode.
Ø Diversifier ses placements et le style de
gestion : Ce qui permet de se prémunir contre les mauvaises surprises.
La gestion de portefeuille n’est pas une science exacte et les meilleures
prévisions peuvent êtres déjouées.
Ø Savoir prendre ses bénéfices : seul la
vente en temps opportun et dans les meilleures conditions du marché, qui
procurent une meilleure profitabilité.
Ø Profiter de la baisse des cours : La
baisse offre une opportunité importante qui peuvent se valoir avec le temps.
Ø Réexaminer régulièrement ses anticipations :
Une fois par trimestre au moins, il est utile de se pencher sur l’allocation
des portefeuilles pour voir si elle correspond toujours aux anticipations
initiales.
Ainsi, il faut déterminer ses objectifs et ses contraintes,
selon deux conditions obligatoires : La croissance et le rendement comme
objectif et la capacité d’épargner, la disponibilité des fonds, les
horizons de placement, la situation fiscale et le degré du risque comme
contraintes primaires.
Ø Choix des valeurs selon le couple DIV/COURS :
cela revient à sélectionner des valeurs qui offrent un dividende / cours
supérieur à 5% à comparer de le comparer avec le taux de placement monétaire
net de 4.6 %( soit TMM+ 0.5 à plus de 2 ans) ou le taux de rémunération de
l’épargne (TRE) qui est de 3.25 %. Par ailleurs, il semble parfois difficile
de réaliser cet objectif du fait que ce n’est pas évident avec les grandes
valeurs de croissance dont le cours ont très fortement évolués ces dernières
années.
Nous pouvons
conclure qu’il est important de connaître la rentabilité d’un placement et
son corollaire inévitable « le risque mesuré » sans oublier l’impact de la
fiscalité très encourageante pour constituer un portefeuille en valeur
mobilière ou souscrire à l’ensemble des produits financiers (Assurance vie,
CEA…)
A notre avis, les
placements à versements réguliers sont très avantageux pour constituer une
épargne surtout lorsque le marché est au plus bas. Les plans programmés,
peuvent constituer une niche de collecte de l’épargne surtout quand il
s’agit de gérer des dépenses exceptionnelles et récurrentes, il vaut mieux
se constituer une bonne réserve en effectuant des versements dans un
produit précédemment analyser.
En revanche
lorsque par exemple, un remboursement d’emprunt immobilier est terminé, il
est judicieux de continuer d’épargner si possible selon la même cadence pour
se constituer un capital utile au financement des études supérieurs des
enfants, voir à termes pour compléter ses revenus de retraite avec en prime
un contrat d’assurance vie complément de retraite.
Par ailleurs,
ayant un réseau de représentation (bureau) implanté sur tout le territoire
national, la Poste tunisienne joue un rôle important dans la mobilisation de
l’épargne par le biais de « livret de la Poste ». La création d’autres
produits financiers spécifiques, ne sera que bénéfique pour les épargnants.
Enfin, tout le
monde s’accorde pour reconnaître que l’épargne investie doit aussi bien
satisfaire l’intérêt individuel que l’intérêt collectif.
L’objet de ce type
de placement est en effet d’offrir aux épargnants, et dans la mesure de ses
possibilités, le moyen d’acquérir un patrimoine tangible, fortement
mobilisable et à l’abri de l’érosion monétaire et par delà certaines
fluctuations circonstancielles convenablement indexé sur le développement de
l’économie nationale.