[27/06/2008 08:55:06] PARIS (AFP)
Le produit intérieur brut (PIB) de la France a progressé de 0,5% au premier trimestre 2008, selon les résultats détaillés publiés vendredi par l’Insee, qui avait initialement annoncé une croissance de 0,6% sur les trois premiers mois de l’année. L’Institut national de la statistique a parallèlement révisé à la hausse la croissance au quatrième trimestre 2007 à +0,4% (contre 0,3% précédemment). Si ces révisions ne modifient pas les chiffres de la croissance pour 2007, toujours à 2,1%, elles influent en revanche sur l’acquis de croissance pour 2008, qui passe de 1,4% à 1,2%. L’acquis de croissance est le niveau de croissance du PIB dont on est sûr qu’il sera atteint, sauf en cas de récession au cours des trimestres suivants. Une révision importante au moment où l’Insee vient d’annoncer qu’elle prévoyait une croissance française de seulement 1,6% sur l’ensemble de l’année 2008 alors que le gouvernement table sur une progression comprise entre 1,7 et 2,0%. Ces prévisions de l’Insee ont été vivement critiquées par l’UMP, des membres du gouvernement et le Premier ministre François Fillon, qui les a jugées “extrêmement pessimistes” et inférieures à celles, déjà sévères pour la France, de certaines institutions internationales. Dans sa dernière note de conjoncture publiée la semaine dernière, l’Insee tablait pourtant sur une croissance de 0,6% au premier trimestre, puis 0,2% au deuxième trimestre. Le PIB stagnerait ensuite au troisième trimestre avant de rebondir au dernier trimestre, gagnant 0,2%. En raison de la flambée de l’énergie et de l’alimentation, l’Insee s’attend notamment à une inflation forte et soutenue dans les mois qui viennent (3,2% en moyenne sur l’ensemble de 2008). Une inflation qui devrait plomber le pouvoir d’achat et la consommation des ménages, principal moteur de la croissance française. De son côté, le gouvernement prévoit pour l’instant une inflation moyenne de 2,2%, mais avec un baril de pétrole à 100 dollars, tandis que l’hypothèse de l’Insee table sur un baril stabilisé autour de 130 dollars. Le baril a dépassé vendredi pour la première fois de l’histoire le seuil des 141 dollars, quelques heures après que le président de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) eut pronostiqué que le baril pourrait atteindre jusqu’à 170 dollars cet été. L’inflation anticipée par l’Insee amputerait inévitablement le pouvoir d’achat des Français, qui ne devrait progresser que très faiblement tout au long de l’année, pour gagner 0,9% contre 3,3% en 2007. Selon les chiffres publiés vendredi par l’Insee, le pouvoir d’achat des ménages a stagné au premier trimestre, alors qu’il avait augmenté de 1,0% au trimestre précédent. Cette moyenne à l’échelle de toute la population française cache d’importantes disparités. Et il est vraisemblable que les ménages les plus modestes, pour lesquels les carburants et l’alimentation constituent le plus gros poste de dépense, ont vu leur pouvoir d’achat diminuer sur les trois premiers mois de l’année. |
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