[27/06/2008 15:27:16] WASHINGTON (AFP) Les Américains ont consommé à tout va et épargné davantage en mai, après avoir reçu leurs chèques de remboursement d’impôts adressés par le gouvernement dans le cadre de son plan de soutien à la conjoncture. Les revenus des ménages a augmenté de 1,9% par rapport à avril, ce qui leur a permis d’accroître leurs dépenses de consommation de 0,8%, a indiqué vendredi le département du Commerce. C’est la plus forte hausse des revenus depuis septembre 2005 et la plus vigoureuse augmentation des dépenses depuis novembre 2007. Les analystes tablaient sur une hausse de seulement 0,7% des dépenses et de 0,4% des revenus. “Le rythme des dépenses au cours du mois a certainement été aidé par le plan de relance budgétaire”, a expliqué Amine Tazi, économiste de Natixis. Le département du Trésor a déjà adressé 94,849 millions de chèques aux foyers américains pour un montant total de 78,304 milliards de dollars, selon un dernier décompte publié vendredi. Pour une bonne part, ces versements ont été perçus par leurs bénéficiaires en mai (48 milliards de dollars). En chiffres corrigés de l’inflation, le revenu disponible (après impôts) a bondi de 5,3% en mai, après avoir progressé de 0,1% le mois précédent, a précisé le ministère. C’est la plus forte hausse mensuelle depuis avril 1975. Les dépenses ont pour leur part augmenté de 0,4% après avoir progressé de 0,2% le mois précédent. Fait nouveau, le taux d’épargne a bondi à 5,0% du revenu disponible, après 0,4% le mois précédent. Il s’agit du taux le plus fort depuis mars 1995. Et le niveau d’épargne, évalué à 55,7 milliards de dollars, est le plus élevé jamais enregistré depuis la création de cet indice mensuel en 1959. La reprise de la consommation, premier moteur de l’économie américaine, est de bon augure pour la croissance du deuxième trimestre dont les chiffres préliminaires doivent être publiés le 31 juillet. La consommation contribue en effet pour les deux-tiers au Produit intérieur brut du pays. La hausse des dépenses des ménages en mai valide également l’analyse de la Réserve fédérale qui a affirmé lors de sa dernière réunion de politique monétaire mercredi que “l’activité économique continue de croître, traduisant en partie un affermissement de la consommation des ménages”. L’indice des prix liés aux dépenses de consommation (PCE) –l’indicateur d’inflation utilisé par la Fed– a certes progressé de 0,4% (sa plus forte hausse depuis novembre 2007) mais celui mesuré hors alimentation et énergie, qui est privilégié par la banque centrale, a augmenté de 0,1%. Ce dernier chiffre est inférieur aux attentes des analystes qui tablaient sur +0,2%. Reste que la poussée du revenu disponible “est due aux remises d’impôts et nous rappelle que ce soutien sera temporaire”, nuance M. Tazi. “Le pouvoir d’achat disponible sera à nouveau très faible à la fin de l’été lorsque les effets de la relance budgétaire se seront dissipés”. “L’économie réelle a fait mieux qu’escompté au premier semestre, mais les gros nuages n’ont pas disparu, comme l’effondrement de la bourse, jeudi, l’a rappelé”, a confirmé Nigel Gault, économiste de Global Insight. Wall Street et les Bourses européennes ont connu un net mouvement de recul jeudi en raison des craintes agitant le secteur financier et de la flambée du pétrole au delà des 140 dollars. A New York, le Dow Jones Industrial Average (DJIA) a lâché 3,01%, terminant à un niveau inédit depuis septembre 2006. Pour preuve des inquiétudes persistantes des ménages, le recul de l’indice de confiance des consommateurs mesuré par l’Université du Michigan a été révisé à la baisse, à 56,4 points en juin après 59,8 points en mai. La première estimation faisait état d’un indice à 56,7, que les analystes espéraient voir confirmé. |
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