Les Européens toujours plus nombreux à renoncer au téléphone fixe

 
 
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éléphone portable, place de la Concorde à Paris. (Photo : Fred Dufour)

[27/06/2008 16:07:49] BRUXELLES (AFP) Un ménage européen sur quatre a renoncé à une ligne téléphonique fixe et se contente de portables pour passer ses appels, un phénomène particulièrement prononcé en Europe de l’Est et utilisé par Bruxelles pour justifier son combat en faveur de la baisse des prix.

D’après un sondage publié vendredi et réalisé fin 2007 auprès de 27.000 ménages dans l’UE par la Commission européenne, 24% utilisent désormais uniquement des téléphones portables. Une tendance en progression : ils étaient 22% fin 2006 et 18% fin 2005.

Le taux dépasse celui des ménages ayant seulement une ligne fixe et pas de portable, 14% en moyenne.

“Dans beaucoup de pays il y a un service très attractif de téléphonie mobile”, explique Martin Selmayr, porte-parole de la Commission pour les questions de télécoms. “Il est plus facile et plus efficace d’accéder à un service de téléphonie mobile” qu’à un numéro fixe.

Le bon vieux téléphone filaire reste le seul mode d’appel pour 21% des ménages bulgares, 20% des allemands et 18% des français.

Mais les ménages tchèques sont 64% à y avoir renoncé, le taux le plus élevé de l’UE, suivis des finlandais (61%).

Globalement, l’abandon du fixe est plus fréquent dans les nouveaux Etats membres, à 39% contre 20% en moyenne dans les 15 premiers pays de l’UE.

Une explication : “les réseaux fixes ne couvrent pas tout le pays ou n’ont pas été modernisés dans les dernières décennies, donc la population passe directement aux mobiles”, avance Martin Selmayr.

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éléphonant dans une cabine publique, à Paris, le 5 octobre 2007. (Photo : Bertrand Guay)

Corollaire du développement des portables, les cabines téléphoniques ont de moins en moins la cote.

Seulement un ménage sondé sur cinq (22%) dit y avoir recours. Mais en Autriche et en Espagne, la proportion monte à un ménage sur trois, mais avec une utilisation “restreinte aux voyages”, selon l’étude.

“La plupart du temps, ce sont des voyageurs qui veulent éviter des frais d’itinérance avec leur téléphone portable”, affirme Martin Selmayr.

Et pour cause : la commissaire qu’il représente, Viviane Reding, a entrepris de faire baisser de force ces tarifs d’itinérance, facturés pour l’usage d’un portable à l’étranger.

L’été dernier, elle les a plafonnés pour la réception et l’émission d’appels vocaux à respectivement 24 et 49 centimes d’euro hors TVA. Ces montants doivent encore baisser cet été et le suivant.

Viviane Reding veut maintenant faire la même chose pour les SMS et l’accès à internet via un réseau de téléphonie mobile.

Elle a laissé aux opérateurs jusqu’au 1er juillet pour baisser leurs tarifs volontairement. “Nous attendons d’abord de voir si un petit miracle arrive lundi”, a indiqué vendredi son porte-parole, ajoutant qu’ensuite Bruxelles présentera des propositions.

La Commission a publié vendredi une autre étude, commandée à la société spécialisée Connect2Roam, qui montre une croissance beaucoup plus soutenue de l’internet mobile à l’intérieur des frontières d’un pays, que lors des déplacements à l’étranger.

L’étude invoque le manque d’offres attractives des opérateurs. “Les consommateurs ne connaissent pas bien les prix” s’ils se servent de l’internet mobile à l’étranger et sont donc “très prudents”, estime-t-elle.

“Lorsque l’on voit leur succès croissant au niveau national, il est clair que la tarification élevée des services de l’internet en itinérance bride la demande”, a commenté Viviane Reding.

Les consommateurs “craignent la mauvaise surprise de recevoir une facture se chiffrant en milliers d’euros à leur retour de voyages. Aussi sont-il réticents à essayer ce nouveau service”, conclut-elle.

 27/06/2008 16:07:49 – Â© 2008 AFP