La Chambre des conseillers a tenu, le mercredi 25 juin 2008, une conférence
sous le thème «le secteur des services et les nouveaux défis» avec la
présence, notamment, de MM. Ridha Touati, ministre du Commerce et de
l’Artisanat, Hédi Djilani, président de l’UTICA et Mme. Khadija Ghariani, la
secrétaire générale adjointe de l’Organisation arabe des technologies de la
communication et de l’information.
Cette conférence fait partie d’un programme de journées d’études et tables
rondes organisées au cours de la 3ème session ordinaire de la
Chambre des conseillers. L’objectif de cette rencontre est de mettre en
relief le rôle des services dans les secteurs public et privé dans la
réalisation des objectifs du 11e Plan de développement, notamment
dans les domaines de l’emploi et du développement.
Le ministre du Commerce et de l’Artisanat a montré, lors de son
intervention, l’importance du secteur des services dans l’économie mondiale
et, par ricochet, dans l’économie tunisienne. En effet, ce secteur constitue
entre 45 et 70% du PIB dans les pays développés et en voie de développement.
A l’échelle nationale, 64% du PIB sont générés par le secteur des services,
ce qui montre le poids de ce secteur dans l’économie tunisienne. De plus,
l’investissement en matière de services est en croissance rapide par rapport
au développement global des investissements en Tunisie. Les chiffres
montrent, dans ce sens, que les services englobent 53% du total des
investissements au cours du 11ème Plan.
M. Touati, a expliqué, par ailleurs, le rôle du secteur des services dans le
processus du développement de la Tunisie et spécialement le secteur du
transport et celui du tourisme. En effet, la croissance du secteur de
transport est de 5% en 2007 avec des investissements qui se situent à
hauteur de 962 millions de dinars tunisiens. Le secteur du tourisme, quant à
lui, a enregistré 3,5% de croissance en 2007 pour un bénéfice de 3445 MD.
Rappelons que les principales destinations des exportations tunisiennes sont
l’Europe (80%) et spécifiquement la France suivie par le monde arabe (11%).
Le ministre a indiqué, ensuite, les objectifs de l’Etat au cours du 11ème
Plan en matière de service, tels que l’augmentation de la participation des
services dans le PIB à 60%, l’augmentation du rythme de croissance du
secteur à 8,6%, le renforcement de l’employabilité du secteur jusqu’à 54,3%
et la participation à l’exportation avec 28%. Ces objectifs visent à rendre
la Tunisie, durant la prochaine décennie, un pôle international de service
et de commerce.
La deuxième communication faisant partie toujours du premier thème «le rôle
présent et futur du secteur des services dans le processus du
développement», a été présenté par Mme Khadija Ghariani. Son intervention a
porté sur le rôle des technologies de l’information et de la communication
dans le développement du secteur des services en Tunisie. En effet, les TIC
aident le développement du commerce électronique et les services à distance
ainsi que le reste des domaines économiques. Dans ce contexte, Mme Ghariani
cite comme exemple le modèle des deux forces émergentes asiatiques, à savoir
la Chine et l’Inde. La secrétaire générale de l’Organisation arabe des
technologies de la communication et de l’information rappellera, en outre,
que le développement technologique portant sur l’innovation suit un rythme
de plus en plus accéléré, ce qui nécessite une veille technologique bien
structurée.
Par ailleurs, un second thème a été discuté au cours de cette conférence
portant sur l’identification de la situation du secteur privé des services,
les perspectives de son intégration dans l’espace économique régional et
international et les mesures et réformes entreprises en vue de libéraliser
ce secteur. C’est dans ce cadre que M. Hédi Djilani, le président de la
centrale patronale, a exposé les différentes facettes des négociations entre
la Tunisie et l’OMC au sujet du secteur des services et le rôle du secteur
privé dans la libéralisation des services dans le contexte de la concurrence
internationale. Il a rappelé, dans ce sens, que le secteur des services en
Tunisie fait face à plusieurs défis tels que la difficile exportation des
services à distance et des compétences humaines, les difficultés de
l’équivalence académique des cadres tunisiens à l’étranger ainsi que la
rigidité des procédures juridiques concernant l’investissement en Tunisie.
Ensuite, le président de l’UTICA a dévoilé les préparatifs en cours en
Tunisie en vue de libéraliser le secteur des services en partant des
opportunités de développement tels que le partenariat entre le secteur privé
et le secteur public, le renforcement des compétences tunisiennes et
l’amélioration de la qualité et de la compétitivité des entreprises.
Outre ces interventions, la conférence a été animée par les débats entre les
conseillers résultant de plusieurs recommandations qui visent à remédier aux
différents problèmes et difficultés auxquels est confronté le secteur des
services en Tunisie. Les principales recommandations des conseillers sont :
– renforcer la complémentarité entre l’université et l’entreprise et
promouvoir la culture des services ;
– renforcer les services à haute qualité et de consulting ;
– moderniser le tourisme ;
– développer les capacités logistiques ;
– actualiser les cadre juridique du secteur ;
– étudier de près les problèmes du transport maritime ;
– développer le commerce électronique et l’accès à l’information,
– séduire les marchés régionales (Maghreb, méditerranéen…) ;
– impliquer le FAMEX dans le secteur des services ;
– profiter des grands projets implantés en Tunisie.
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