«Honnêteté et intégrité,
une banque citoyenne, respect de l’individu, excellence au service du
client». Ces quatre valeurs vont désormais être affichées dans toutes les
agences et services de la Banque Nationale Agricole parce qu’elles sont les
siennes depuis une semaine. En effet, la première banque du pays a réalisé,
samedi 21 et dimanche 22 juin, dans un hôtel de la banlieue-nord le premier
séminaire de culture d’entreprise de son histoire, au cours duquel ses
employés ont été conviés à répondre à des questions qu’ils se posaient pour
la première fois.
Apparue aux Etats-Unis
dans les années soixante-dix, cette méthode, qui aide à cimenter une équipe,
s’est par la suite répandu en Europe et est très largement utilisée
aujourd’hui à travers le monde. En Tunisie, c’est Al Kimia qui a été, en
2005, la première entreprise à y avoir recours.
Animé par M. Ezzeddine
Saïdane, ancien directeur général d’Arab Banking Corporation Tunisie et
actuellement conseiller et formateur dans le domaine financier, le séminaire
de la BNA, qui a regroupé 77 employés et dirigeants de la Banque, visait à
amener ce beau monde à prendre part à un vaste brainstorming pour définir
les valeurs de base, la «raison d’être» et l’«objectif à long terme» de
l’institution. Exercice difficile dont la réussite exige des 77 invités
qu’ils collaborent pleinement avec l’animateur et fassent preuve d’une …
très grande curiosité.
Après avoir, en guise
d’introduction, défini le concept de culture d’entreprise, expliqué la
manière dont on le met en œuvre, ainsi que les implications de ce processus,
l’animateur se limite à guider la réflexion des 77 participants, notamment
en alimentant le débat par des exemples d’entreprises s’étant livrées au
même exercice et qui en ont tiré le plus grand bénéfice. «Des exemples,
certes, mais pas du monde de la banque», averti le patron du cabinet «Directway
Consulting».
Le débat se déroule au
sein de trois groupes, «les plus hétérogènes possibles pour que la réflexion
soit la plus intense», commente Ezzeddine Saïdane, traitant chacun d’une
question. Et, de fait, intenses, les débats l’ont bel et bien été, au point
de durer beaucoup plus longtemps que prévu. Par exemple, sur la question de
la raison d’être de la banque, il a fallu près de cinq heures de discussions
pour arriver «à un large consensus, mais pas à l’unanimité», précise
l’animateur. La majorité qui s’est dégagée était d’accord pour considérer
que la BNA a pour vocation de «mettre la puissance financière au service de
l’économie et (de) démocratiser l’accès à la banque».
Histoire de détendre un
peu l’atmosphère, la soirée du samedi fut consacrée à une partie de bowling
qui a notamment permis à des employés travaillant à la BNA –qui en compte
près de 3.500- depuis vingt ans et plus de se rencontrer pour la première
fois. La troisième et dernière séance fut consacrée à la formulation de
l’objectif à long terme de la banque –«sur une période de 20 à 30», note
Ezzeddine Saïdane. Les participants au brainstorming n’ont pas eu de
difficulté pour se fixer le suivant : «devenir le groupe financier leader du
Maghreb avant 2025». Vaste programme !
Première banque de la
place à avoir pensé, il y a près de dix-huit mois, à se livrer à cet
exercice, la BNA n’est, malheureusement pour elle, que la deuxième à l’avoir
fait, après Attijari bank qui a réalisé son séminaire culture d’entreprise
en février 2008. L’ATB leur emboîtera le pas à la rentrée. Et les autres ?
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