Des jeux vidéos “sérieux” pour se préparer aux pires catastrophes

 
 
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éveloppé par Blitz Trusim simule des scénarios catastrophes pour entraîner les urgentistes (Photo : Ho)

[01/07/2008 15:07:30] COVENTRY (Royaume-Uni) (AFP) Une bombe explose dans une rue commerciale, il faut porter secours au plus vite aux blessés : ce n’est heureusement que le scénario virtuel, destiné à former les urgentistes, d’un “jeu sérieux”, une niche des jeux vidéos en plein développement.

Le jeu “Triage training”, développé à Coventry (centre de l’Angleterre) par Blitz Trusim, une filiale du groupe Blitz Game, pourrait difficilement être plus réaliste.

Parmi le verre brisé, les poubelles renversées, un homme a les entrailles visibles, “aidez-moi!”, gémit-il sur fond de sirènes hurlantes.

Le joueur doit effectuer quelques tests au plus vite — voir si les voies respiratoires sont dégagées, prendre son pouls etc… — et effectuer un premier diagnostique avant de passer au blessé suivant pour trier le plus efficacement toutes les victimes.

“Cela fonctionne en temps réel, donc si vous ne prenez pas soin des blessés assez vite, ils meurent, c’est assez effrayant”, explique Mary Matthews, directrice du développement de Blitz Trusim.

Elle explique que ce jeu a été développé en six mois avec l’aide d’un institut de l’université de Coventry et que plusieurs clients potentiels le testent actuellement.

“C’est ce qu’on appelle un jeu d’entraînement à la décision”, relève David Wortley, directeur du Serious Games Institute (SGI), une structure de cette université qui réunit chercheurs et entrepreneurs travaillant sur des projets de “jeux sérieux”.

L’ancienne région industrielle des Midlands compte avec cet institut embrasser cette branche encore balbutiante mais prometteuse du secteur des jeux vidéos.

La Grande-Bretagne, qui a produit en autres le jeu à succès “Grand Theft Auto”, est au premier rang européen pour le développement des jeux vidéos, un secteur qui pèse 7 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel rien qu’en Europe.

Les “jeux sérieux sont des jeux vidéos qui sont utilisés à des fins autres que le divertissement”, explique David Wortley.

Dans le domaine de la santé une application de ce type a été développée pour l’école de médecine de Stanford aux Etats-Unis. Elle propose à des équipes médicales réelles, du chirurgien à l’infirmière, de tester leur coordination dans des situations virtuelles.

Le SGI est aussi en train de modéliser en trois dimensions la ville de Londres, afin de réaliser des exercices virtuels d’entraînement pour urgentistes, pompiers etc…

“L’avantage de s’entraîner dans un environnement virtuel, c’est que c’est beaucoup plus économique, c’est aussi beaucoup moins contraignant, on n’a pas à fermer un centre-ville” et surtout on peut refaire les exercices et analyser les résultats, observe David Wortley.

C’est la défense américaine qui a la première utilisé les “jeux sérieux” avec “America’s army” en 2002.

Ce jeu était destiné à encourager les jeunes gens à s’engager et à déceler ceux qui avaient le meilleur potentiel. Mais l’armée américaine utilise maintenant ces outils pour entraîner ses soldats avant de les envoyer sur un terrain d’opération.

Virtuellement, ils “se rendent dans une ville du Proche-Orient, apprennent comment la ville fonctionne, comment faire face aux différentes cultures, comment utiliser un traducteur, comment faire face au danger”, détaille Dick Davies, producteur de Ambiant performance, une société qui commercialise ces jeux en Europe.

Le SGI a aussi en tête des applications moins dramatiques: une équipe est en train de modéliser la Rome antique, pour permettre des promenades virtuelles et pédagogiques.

L’Institut aide aussi les entreprises à utiliser les mondes virtuels, comme Second Life, pour faire des affaires, et travaille sur des applications pour le tourisme.

 01/07/2008 15:07:30 – Â© 2008 AFP