[01/07/2008 18:17:59] WASHINGTON (AFP) Le Fonds monétaire international (FMI) a mis en garde mardi contre le risque d’éclatement de crises financières un peu partout dans le monde dû aux prix élevés du pétrole et de l’alimentation, en raison de leur retentissement sur “la balance des paiements de nombreux pays”. “Une période prolongée de prix autour ou au-dessus des niveaux actuels aura un impact sérieux sur la balance des paiements de nombreux pays”, a relevé l’institution de Washington. “En outre, l’inflation est en hausse, ce qui touche les pauvres, et les équilibres budgétaires sont menacés”. “Certains pays sont sur le point de basculer”, a souligné le directeur général du FMI Dominique Strauss-Kahn, cité dans un communiqué. “Si les prix de l’alimentation continuent à augmenter et si les prix du pétrole restent les mêmes, certains gouvernements ne seront plus capables de nourrir leur population et en même temps maintenir la stabilité de leurs économies”, a ajouté l’ancien ministre français. Le risque de crise semble d’autant plus grand que “l’augmentation des prix alimentaires devrait prendre plus longtemps que d’habitude pour se résorber, vu de nouvelles augmentations de la production de biocarburants à attendre, la poursuite d’une croissance forte dans les économies émergentes et en développement, et l’impact sur les coûts des niveaux élevés du prix du pétrole”, a ajouté le Fonds, dans sa première tentative d’évaluation de l’impact macroéconomique des prix élevés du pétrole et de l’alimentaire. Le Fonds, dont la mission première est de prévenir l’émergence de crises de balance des paiements, a noté en particulier que la flambée du pétrole avait un “impact élevé” sur 81 pays pauvres ou à revenus intermédiaires. Le FMI a souligné que 33 pays importateurs nets de nourriture avaient vu leur facture augmenter de 2,3 milliards de dollars, ou 0,5% de leur produit intérieur brut annuel depuis janvier 2007. Sur la même période, les effets du pétrole cher ont amputé les ressources de 59 pays pauvres importateurs de brut de 35,8 milliards de dollars (2,2% de leur PIB). Le FMI a relevé la grande vulnérabilité des pays pauvres qui sont importateurs nets de nourriture. Dans ces pays, les ménages consacrent déjà plus de la moitié de leurs ressources à l’alimentation, a-t-il rappelé. La hausse des prix du pétrole pèse encore plus lourd que celle des prix alimentaires sur la balance des paiements, puisque les importations de pétrole sont de deux à deux fois et demie plus élevées que les importations de denrées. Pour l’institution, une “approche multilatérale” s’impose si l’on veut empêcher que les pays les plus pauvres s’enfoncent dans la crise, vu le côté durable de la hausse des prix du pétrole et de l’alimentation. Devant la presse, M. Strauss-Kahn a indiqué qu’il espérait des “décisions fortes” sur cette question du sommet des chefs d’Etats et de gouvernement du Groupe des Huit (G8) pays les plus industrialisés, qui se tient du 7 au 9 juillet dans le nord du Japon. Un directeur adjoint du FMI, Mark Plant, a souhaité que le G8 permette de donner une impulsion aux négociations du cycle de Doha de l’Organisation mondiale du commerce, car leur conclusion “va être nécessaire pour que le marché agricole mondial, et les autres marchés, fonctionnent bien”. M. Plant a ajouté que la question du développement et des subventions aux carburants propres et à l’éthanol devrait également être abordée en raison de la “tension actuellement entre l’utilisation des récoltes pour les carburants et pour l’alimentation”. |
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