[03/07/2008 18:42:31] MARSEILLE (AFP) L’activité du port autonome de Marseille (Pam) a été à nouveau perturbée jeudi, cette fois par les pêcheurs, qui ont bloqué les accès maritimes aux terminaux pétroliers de Fos-sur-mer et de Lavera via le port de Port-de-Bouc, pour protester contre la fermeture anticipée de la pêche au thon rouge. Leur mouvement devait se poursuivre vendredi. Depuis la mi-avril, les grèves organisées par la CGT des ports et docks, opposée à la réforme nationale des ports autonomes, perturbe l’activité portuaire. Pour la seule MGM, holding des deux principales sociétés de manutention de conteneurs, elles ont coûté quelque 10,8 millions d’euros. Le groupe affirme ainsi avoir perdu 54.393 conteneurs, soit 45 % de son activité dans ce secteur, du fait du déroutage des navires. Jeudi, une vingtaine de navires (porte-conteneurs, pétroliers) stationnaient en mer devant les entrées des ports de Port-de-Bouc et de Fos-sur-mer, dont la zone industrialo-portuaire accueille de nombreuses usines et plusieurs terminaux pétroliers et de conteneurs. Ce sont cette fois les pêcheurs de thon rouge, furieux d’avoir dû stopper leur campagne de pêche le 16 juin sur injonction de Bruxelles pour cause de dépassement de leurs quotas de pêche, qui ont bloqué les accès du port. Partis de Marseille vers 4H30, ils ont pris position en étoile devant les entrées des deux ports aux alentours de 7H30, empêchant tous les navires de fort tonnage d’y accéder. Le mouvement de blocage va se poursuivre vendredi, a affirmé à l’AFP Mourad Kahoul, président du syndicat des thoniers méditerranéens (STM). “J’ai fait le tour des bateaux par radio. Les gars m’ont dit: on reconduit le mouvement tant que le ministre ne t’a pas reçu et tant que le président de la République ne s’est pas saisi du dossier”, a déclaré M. Kahoul, regrettant l’attitude du gouvernement. “On me dit d’attendre une nouvelle réunion avec la Commission (européenne, ndlr) le 7 juillet mais les marins et leurs familles, ils n’ont plus rien dans le frigidaire”, a-t-il affirmé, parlant d’un “véritable génocide de la pêche française”. “Ce n’est pas en bloquant les ports que les marins-pêcheurs se feront davantage entendre et comprendre”, a lancé jeudi le ministre de la Pêche, Michel Barnier, dans une allocution retransmise par téléconférence depuis Bruxelles aux participants de l’assemblée générale du comité national des pêcheurs maritimes et élevages marins (CNPMEM). M. Barnier a toutefois déclaré qu’il ne comprenait “toujours pas” la décision de Bruxelles de fermer prématurément la pêche au thon rouge, le 16 juin au lieu du 30 juin. M. Kahoul a fait connaître en fin de journée une lettre ouverte au ministre, où il affirme: “les professionnels n’ont jamais eu l’impression d’avoir face à eux une administration consciente des problèmes financiers et sociaux occasionnés par l’arrêt brutal et irresponsable de leur campagne de pêche”. “Monsieur le Ministre, je vous demande de bien vouloir reprendre le dossier en main afin de répondre de manière concrète à nos questions”, ajoute M. Kahoul. Les pêcheurs contestent avoir dépassé leurs quotas et affirment que certains n’ont même rien pêché du tout, a expliqué à l’AFP M. Kahoul, s’appuyant sur les livres de bord des bateaux faisant état des stocks pêchés. |
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