“Sentier II” : jugement le 11 décembre, la SocGen récuse tout implication

 
 
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à Paris le 16 mai 2008. (Photo : Eric Piermont)

[04/07/2008 18:25:42] PARIS (AFP) Les avocats de la Société Générale ont récusé vendredi toute implication de la banque et de son président Daniel Bouton dans des opérations de blanchiment en lien avec ce qu’ils ont nommé la “galère” de l’escroquerie du Sentier II, dont le jugement sera rendu le 11 décembre.

Cinq mois d’audiences, 151 prévenus dont quatre banques, deux journées de réquisitoire et une vingtaine de plaidoirie : le président de la 11e chambre correctionnelle de Paris Olivier Leurent a parlé d’une “affaire hors normes” au “long parcours judiciaire” qui aura sa conclusion, peut-être provisoire, le 11 décembre.

Ce jour-là, les magistrats feront la part des responsabilités entre les dirigeants d’une myriade d’entreprises et d’associations soupçonnés de s’être livrés de 1996 à 2001 à un vaste trafic de chèques et de sommes en espèces entre la France et Israël.

Les juges devront également dire si quatre banques (Société Générale, Barclays-France, Société marseillaise de crédit et Banque nationale du Pakistan) par lesquelles ont transité les sommes issues des malversations ont apporté leur concours à du blanchiment.

Comme la veille dans le cas de la filiale française de la Barclays, les défenseurs de la Société Générale (SocGen) ont eu beau jeu de rappeler que le parquet a requis la relaxe pour ces deux établissements en estimant qu’ils n’avaient pas connaissance de l’origine frauduleuse des sommes en cause: 210 millions de francs (32 millions d’euros) pour la SocGen, 61 millions de francs (9 millions d’euros) pour la Barclays.

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ès du Sentier II à Paris le 4 février 2008. (Photo : Olivier Laban-Mattei)

“Rien ne permet de pouvoir affirmer” une telle connaissance des malversations, a insisté Me Patrick Maisonneuve tandis que Me Jean-Yves Dupeux dénonçait une “absence d’élément concret” confortant l’accusation de blanchiment.

Les deux juges d’instruction qui se sont succédé sur le dossier ont toutefois mis en avant des documents internes de 2000 pouvant montrer une certaine mauvaise foi de la SocGen et de ses dirigeants, que ce soit un vademecum sur les réponses à apporter en garde à vue ou un PV de conseil d’administration évoquant des risques de mise en examen.

Au contraire, la SocGen “est l’une des premières banques à avoir créé une cellule anti-blanchiment” en 1993, a insisté Me François Martinaud pour lequel les notes internes de la banque étaient des “tentatives de compréhension” d’une affaire invraisemblable.

L’insuffisance des contrôles des chèques, notamment en provenance d’Israël, a été un des principaux reproches faits à la SocGen. Là encore, Me Dominique Santacru a insisté sur le contexte. Sur 11.000 chèques arrivant quotidiennement dans le centre des opérations internationales de la banque, 1% viennent d’Israël et parmi ceux-ci 1% sont impayés. “On est dans l’infiniment petit”, a fait valoir Me Santacru.

“Qu’est-ce que la Société Générale serait allée faire dans cette galère?”, a résumé Me Jean Veil, avocat de Daniel Bouton.

 04/07/2008 18:25:42 – Â© 2008 AFP