Dernière étude de la FAO : le quart du monde est en danger !

Selon une étude rendue publique, le 4 juillet 2008, par l’Organisation des
Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture FAO, le quart de la
population mondiale (1,5 milliard de personnes) est en danger puisqu’il
dépend directement de terres qui se dégradent assez rapidement. Cette étude,
financée par le Fonds pour l’environnement mondial, est sous le titre «Land
Degradation Assessment in Drylands» et s’appuie sur des données prélevées
sur une période de 20 ans.

Les données montrent qu’en dépit de la détermination affichée par 193 pays
ayant ratifié la Convention des Nations unies pour la lutte contre la
désertification de 1994, la dégradation des terres, au lieu de s’améliorer,
empire. En effet, la dégradation (déclin à long terme de la fonction et de
la productivité d’un écosystème) des terres augmente en sévérité et
extension dans plusieurs régions dans les proportions suivantes : plus de
20% pour toutes les terres cultivées, 30% pour les forêts et 10% pour les
pâturages.

Environ 22% des terres qui se dégradent appartiennent à des zones très
arides ou arides-subhumides, alors que 78% sont situées dans des régions
humides. L’étude révèle que la mauvaise gestion des terres est la principale
cause de la dégradation.
Par ailleurs, l’étude confirme que depuis 1991, la dégradation des terres a
touché de nouvelles zones alors que d’autres zones, historiquement
dégradées, étaient si gravement touchées qu’elles se sont aujourd’hui
stabilisées après avoir été abandonnées ou gérées à de faibles niveaux de
productivité.

D’après l’étude, cette dégradation provoque entre autres la diminution de la
productivité agricole, la migration, l’insécurité alimentaire, les dégâts
aux ressources et aux écosystèmes de base et la perte de la biodiversité du
fait des changements subis par l’habitat aussi bien au niveau des espèces
qu’au niveau génétique.

M. Parviz Koohafkan, Directeur de la Division des terres et de l’eau à la
FAO explique, dans ce contexte, que “La dégradation des terres a également
des implications importantes sur l’atténuation et l’adaptation au changement
climatique, la perte de biomasse et de matière organique du sol rejette du
carbone dans l’atmosphère et affecte la qualité du sol et sa capacité à
maintenir l’eau et les nutriments des plantes”.

Cependant et malgré cette situation critique, il reste encore quelques
points positifs évoqués dans l’étude de la FAO. En effet, la terre utilisée
de manière durable constitue 19% des terres agricoles ainsi que la terre qui
s’améliore en qualité et productivité constitue 10% des forêts et 19% des
pâturages.

L’étude la FAO explique que la grande partie des améliorations observées
dans les terres agricoles est associée à l’irrigation. Elle a également
observé des progrès dans l’agriculture pluviale et les prairies des grandes
plaines de l’Amérique du Nord et de l’Inde occidentale.

Le couvert forestier s’est également amélioré, notamment du fait de
l’augmentation des plantations surtout en Europe, en Amérique du Nord et
dans le nord de la Chine où les projets de bonification des terres ont
contribué à l’amélioration de la situation.

L’étude montre que la dégradation des terres demeure une priorité quoi
nécessite une attention renouvelée de la part des individus, des communautés
et des gouvernements.
 


H.C.