France : fin de l’envolée des prix dans l’immobilier ancien

 
 
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Immeubles parisiens, le 6 mai 2008 (Photo : Thomas Coex)

[08/07/2008 14:30:12] PARIS (AFP) La hausse des prix de l’immobilier ancien continue de ralentir en France, au point d’être “atone” au premier semestre, mais la majorité des agents immobiliers ne prévoient pas un effondrement, excluant une crise semblable à d’autres pays européens comme l’Espagne ou la Grande-Bretagne.

“Il n’y a pas de crise immobilière après dix ans de croissance exceptionnelle même si on ne vend plus à n’importe quel prix comme il y a encore quelques mois”, assure René Pallincourt, président de la Fnaim, qui prévoit pour toute l’année 2008 une “situation atone” pour les prix par rapport à 2007.

Les prix de l’immobilier ancien en France ont été stables au premier semestre 2008 par rapport au deuxième semestre de 2007, ce qui a ralenti leur progression en glissement annuel à 1,7%, selon les chiffres publiés mardi par la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim).

Au deuxième trimestre 2008, les prix des logements anciens ont progressé de 0,9% par rapport au premier trimestre après une baisse de 1,0% au premier trimestre par rapport au quatrième trimestre 2007, indique la dernière étude de la Fnaim.

Déjà le 1er juillet, l’indice national Notaires/Insee avait relevé que les prix des logements anciens avaient baissé de 0,8% au premier trimestre 2008 et que le nombre de ventes en Ile-de-France avait chuté de 8,8% entre les premiers trimestres des années 2007 et 2008.

“Si les prix baissent, c’est plutôt sain”, a estimé Christine Lagarde, ministre de l’économie, dans une interview lundi au Figaro. “C’est un retour à la réalité qui interrompt des phénomènes spéculatifs, même si en France nous n’avions pas de bulle immobilière”, selon elle.

Pour la ministre, “cela n’a rien à voir avec ce qui se passe en Irlande ou en Espagne, où l’immobilier était un important facteur du dynamisme économique”.

La hausse des prix de l’immobilier en France, qui ont doublé en dix ans, s’était déjà très fortement ralentie en 2007 (+3,8%) après avoir atteint des records en 2004 (+15,4%).

Ce ralentissement est observé de façon homogène sur toute la France.

Sur un an, à la fin du premier semestre 2008, les prix progressent en effet à un rythme de +1,9% en Ile-de-France (contre +6,4% en 2006 à la même époque), de +2,4% dans le Sud-Est et de +1,5% dans le Sud-Ouest.

Le phénomène est particulièrement net dans la plupart des métropoles régionales. Ainsi, les hausses annuelles moyennes des prix des appartements se sont établies, en dehors de Paris (+4,5%), à +2,4% à Bordeaux, +1,7% à Brest, +0,3% à Clermont Ferrand, +1,3% à Dijon, +5,3% à Lyon, +3,5% à Metz, +2,3% à Nantes, +1,8% à Nice, +4,1% à Strasbourg, + 2,1% à Toulouse et +0,1% à Lille.

Certaines connaissent même des baisses : Grenoble (-1,3%), Limoges (-1,8%), Marseille (-1,5%), Nîmes (-1,0%), Quimper (-1,4%), Rennes (-2,3%) et Toulon (-0,5%).

Pour l’avenir, d’importantes divergences subsistent entre professionnels.

Les dirigeants du réseau d’agences Laforêt Immobilier, Patrick-Michel Khider et Bernard de Crémiers, prévoient que les prix des transactions sur les logements anciens “vont baisser d’environ 15% sur 2 ans”.

Par contre, pour le président de la Fnaim, “si on peut accepter l’idée d’une baisse légère des prix, on peut écarter d’une façon définitive un phénomène de contagion d’autres pays” en raison notamment de la demande structurelle de logements qui reste forte et des taux fixes d’emprunts immobiliers qui restent raisonnables (un peu au dessus de 5%).

 08/07/2008 14:30:12 – Â© 2008 AFP