[08/07/2008 20:06:32] PARIS (AFP) L’européen Airbus devançait toujours au premier semestre son rival américain Boeing en nombre de commandes d’avions civils, en dépit du pétrole cher décourageant leurs clients, les transporteurs aériens. Au 30 juin, Airbus totalisait 487 commandes nettes d’avions en six mois, selon un communiqué diffusé mardi par la filiale du groupe européen de défense et d’aéronautique EADS. Boeing en affichait 475 au 1er juillet, selon des chiffres disponibles sur son site internet. Après des années de commandes record –dont 2007, un crû exceptionnel dans l’histoire de l’aéronautique, où les deux géants avaient totalisé ensemble 2.754 commandes d’avions, une performance inédite– leurs usines tournent à plein. En ce qui concerne les livraisons, ils sont quasiment à égalité, Airbus ayant livré entre janvier et juin 245 appareils, Boeing 241. Mais en 2008, l’horizon semble moins dégagé pour les avionneurs. “L’environnement de prix du pétrole durablement élevé, combiné au risque de craquement des pays émergents, pointés par nos économistes, nous amène à adopter une position prudente sur les titres exposés à l’aviation civile”, remarquent les analystes de Oddo Securities, dans une note récente. Quelque 25 compagnies aériennes ont cessé leurs opérations ou fait faillite au cours des six premiers mois de l’année en raison de la flambée des cours des carburants, un chiffre sans égal, a indiqué à l’AFP un porte-parole de l’Association internationale du transport aérien (Iata). Le poste kérosène se taille actuellement la part du lion dans les dépenses des transporteurs, alors que les cours du pétrole évoluent à des niveaux records, à plus de 140 dollars le baril. Particulièrement touchées, les américaines et les compagnies à bas coûts. Par conséquent, “les compagnies aériennes vont être amenées à prendre plusieurs décisions défavorables aux constructeurs”, dont une réduction des commandes, préviennent les analystes d’Oddo Securities. Le spectre des reports et des annulations se profile. Certains spécialistes de l’industrie évoquent les chiffres de 25 à 30% des commandes d’avions qui pourraient être ajournées ou annulées par des transporteurs en difficulté. Pour 525 commandes brutes passées au premier semestre, Airbus a enregistré 38 annulations, a-t-il précisé. Boeing, une seule. Sur les six premiers mois de l’année, les moyen-courriers, très prisés pour les liaisons point à point, notamment par les compagnies à bas-coûts, restent en tête des commandes auprès des deux constructeurs. Chez Airbus, la famille de monocouloirs A320, d’une capacité de 105 à 185 sièges suivant les versions (A318 à A321), affiche 335 commandes brutes moins 12 annulations. Boeing compte 355 commandes brutes moins une annulation pour ses 737. Viennent ensuite les long-courriers. Pour la famille des A330, A340 et A350, ce dernier devant entrer en service en 2013, Airbus affiche 187 commandes brutes moins 26 annulations. Pour ses 777 et 787, dont la mise en service est prévue en 2009, Boeing a enregistré 119 commandes et aucune annulation. Pour les gros-porteurs, Airbus a enregistré trois commandes de A380 et Boeing deux de 747. |
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