Boeing, optimiste, mise sur l’Asie et un rajeunissement accéléré des flottes

 
 
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é lors d’un salon aéronautique à Singapour, le 19 février 2008 (Photo : Roslan Rahman)

[09/07/2008 17:18:08] LONDRES (AFP) Le constructeur aérien américain Boeing s’est montré optimiste mercredi pour l’avenir de la demande mondiale d’avions, estimant que la flambée du pétrole allait pousser les compagnies aériennes à accélérer le renouvellement de leurs flottes dans les vingt ans qui viennent.

Boeing envisage que 29.400 avions commerciaux seront vendus dans le monde d’ici à 2027, ce qui représentera un marché de 3.200 milliards de dollars.

L’an dernier, l’avionneur pronostiquait des commandes de 28.600 appareils d’ici à 2026, pour un montant total de 2.800 milliards de dollars bien inférieur à ses nouvelles prévisions.

Les nouvelles estimations de Boeing se fondent sur l’hypothèse d’une croissance économique mondiale de 3,2% par an en moyenne sur la période, ainsi que d’une hausse de 5% par an en moyenne du trafic passagers, et d’une croissance de 5,8% par an du trafic fret.

Sur la demande totale de 29.400 appareils anticipée, près de 30% a déjà fait l’objet de commandes des compagnies aériennes, le reste constituant le gisement de nouvelles commandes pour les constructeurs d’avions, principalement Boeing et son grand concurrent Airbus, filiale du groupe européen EADS.

Deux grands facteurs devaient tirer la demande: les compagnies aériennes sont plus que jamais incitées à renouveler leur flotte au profit d’appareils moins gourmands en carburant, et l’Asie va détrôner l’Amérique du Nord, qui domine actuellement le marché aérien, a expliqué le vice-président marketing de la banche aviation commerciale, Randy Tinseth, en présentant ces prévisions à Londres.

“L’industrie aérienne est aujourd’hui dans une situation à la fois très dynamique et très difficile”, a-t-il souligné, citant notamment la flambée des prix du pétrole et le ralentissement économique mondial né de la crise du crédit.

Mais “par le passé, nous avons déjà été confrontés à de nombreux défis, des récessions et des chocs pétroliers, et nous avons appris que notre industrie est particulièrement résistante”, a-t-il affirmé.

“Nous prévoyons une demande de plus en plus importante pour remplacer les appareils anciens et moins performants”, notamment du point de vue de la consommation de kérosène”, a-t-il ajouté.

Au total, la demande d’appareils destinés à remplacer d’anciens avions devrait représenter 43% de la demande mondiale sur 20 ans — nettement plus que ce qu’anticipait Boeing les précédentes années, a indiqué M. Tinseth.

Et la forte croissance des besoins des pays émergents conduira à équilibrer le marché, aujourd’hui dominé par la demande nord-américaine et européenne.

“Le marché chinois est actuellement très petit mais dans vingt ans il sera plus gros que le marché nord-américain actuel”, a-t-il prévenu, précisant que Boeing table “sur une augmentation de la part des livraisons destinées à l’Asie-Pacifique, ainsi qu’au Moyen-Orient, à l’Amérique latine, et aux Etats de la CEI (ex-URSS moins les pays baltes)”.

Par grandes catégories d’appareils, la demande d’ici à 2027 devrait se répartir en 2.510 appareils régionaux, 19.160 monocouloirs, 6.750 bicouloirs et 980 super-jumbos (type B747 ou A380).

Boeing, qui n’est pas présent sur le marché des appareils régionaux (moins de 90 places), juge ce marché en perte de vitesse, car de moins en moins compétitif du fait de l’envolée des coûts de carburant.

Par ailleurs, le groupe a décoché une flèche en direction d’Airbus, qui mise beaucoup sur son avion géant A380: seuls 980 appareils de plus de 400 places devraient être selon lui écoulés sur vingt ans, ce qui ne représente qu’une “faible proportion” du marché, et la demande se concentrera avant tout dans les appareils monocouloirs.

 09/07/2008 17:18:08 – Â© 2008 AFP